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En un mot. Un vol pour le prix d'un appart (plateaux repas compris)

Le mot de l'actu du jour est avion. Cela n'aura échappé à personne. Surtout pas à Nathalie Bourrus.

Article rédigé par franceinfo, Nathalie Bourrus
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Edouard Philippe, le 16 décembre 2017. (PHILIPPE LOPEZ / AFP)

350 000 euros le vol Paris-Nouméa. Aller-retour, plateaux repas compris, bagages en soute inclus. Ce n'est pas une blague, mais une dépense gouvernementale.

Le mot du jour est donc avion. Mot qui vient du latin Avis, et qui signifie "appareil volant imitant l’oiseau naturel". Pas mal le trip. Ou le Very Bad trip, en moins drôle que le film. Avec atterrissage compliqué, pour le porte-parole du gouvernement. Il a dû passer à l’explication de texte, pour éviter de s’écraser au sol.

"Les sommes sont impressionnantes", a déclaré Benjamin Grivaux, face à la presse. "Le premier ministre a passé 4 jours sur place…24 heures de voyage aller… 24 heures retour", a-t-il précisé. Question d’un journaliste : "oui mais au retour, il a pris un vol de luxe". Oh la la ce journaliste est un kamikaze ou il aime les vols planés. Au choix. "Je vous laisse ce mot, il vous appartient", rétorque sèchement Benjamin Grivaux. (On parle là, de la location d’un A340 a une entreprise privée).

"Au retour, le vol militaire est rentré quasi vide. Comment justifiez-vous cela ?"

Qu’à cela ne tienne, les journalistes aiment les sensations fortes. Un autre poursuit : "au retour, le vol militaire est rentré quasi vide. Comment justifiez-vous cela ?". Réponse : "il fallait assurer la continuité de l’Etat, car le président partait à Alger, le premier ministre devait donc être en France à temps". D’autres voix s’élèvent, n’attendant pas qu’on leur passe le micro. Hum hum.

La presse se rebifferait elle contre un enfouissement de vol plané ? On dirait bien. "Il est déjà arrivé que le Premier ministre et le président ne soient pas sur le territoire français… c’est arrivé sous Macron", lance un dangereux enquêteur possédant une carte de presse. Réponse : "oui, c’est arrivé une seule fois. Lorsque le président était à Bonn". "On ne pourra pas nous faire ce procès de dépenser trop", ajoute Benjamin Grivaux. Il appuie ses propos, sur la baisse des effectifs dans les ministères. C’est vrai, il parait que certains conseillers pètent un peu les plombs, mais il parait que c’est bien normal de ne plus dormir la nuit et de travailler non-stop quand on a été choisi par Emmanuel Macron et ses équipes.

En un mot : en vol, tu seras confortablement installé, car tu bosseras comme une brut pour 350 000 euros (le prix d’un appart). Tu seras léger comme une plume, tu planeras, bien au-dessus de la mêlée. Mais tout ça, ce n’est pas grave, car c’est pour la France.                

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