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Expliquez-nous...L'affaire Bygmalion

"Il ne faudrait plus appeler cette affaire 'Bygmalion' mais celle des comptes de campagne de Nicolas Sarkozy" affirme le député européen Jérôme Lavrilleux. Dans les colonnes de l'Obs, l'ancien directeur de cabinet de Jean-François Copé accuse Nicolas Sarkozy de "se défausser" et de ne pas "assumer" ses responsabilités dans cette affaire Bygmalion.
Article rédigé par Gilbert Chevalier
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Franceinfo (Franceinfo)

Bygmalion c'est le nom d'une société de conseil en communication qui était très liée à l'UMP, le parti aujourd'hui rebaptisé Les Republicains. Cette société a été co-fondée en 2008 par Bastien Millot, spécialiste de la communication et proche de Jean-François Copé et par Guy Alvès, l'ancien chef de cabinet de Jean-Francois Copé lorsque ce dernier était ministre du Budget de 2004 à 2007.

Système de fausse facturation

En mai 2014, l'avocat de cette entreprise a accusé l'UMP d'avoir forcé les dirigeants de Bygmalion à établir des fausses factures pour la campagne présidentielle de 2012. Quelques mois auparavant, plusieurs enquêtes de journalistes, de Libération notamment, avaient justement dénoncé ce sytème de fausse facturation.  

Révélations

Après ces révelations, Jérôme Lavrilleux, l'ancien directeur de cabinet de Jean-François Copé lorsque ce dernier était secrétaire général de l'UMP, avoue à la télévision, des sanglots dans la voix, que "des sommes importantes avaient été indûment facturées à l'UMP en lieu et place des comptes de campagne de Nicolas Sarkozy". Toutefois, selon Jérôme Lavrilleux aujourd'hui député européen, il n'a jamais abordé ces questions avec Jean-François Copé et Nicolas Sarkozy.

Enquête en cours

Treize personnes ont été mises en examen dans l'enquête ouverte en juin 2014 pour faux et usage de faux, abus de confiance, et tentative d'escroquerie dans le cadre d'un financement suspecté illégal de la campagne électorale. Les personnes visées sont d'anciens dirigeants de Bygmalion, d'ex-cadres de l'UMP ou de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2012. Plus d'un an et demi après le début de l'affaire, les policiers et les magistrats ont la conviction que des fausses factures ont permis d'imputer à l'UMP environ 18 millions d'euros de dépenses en meetings qui auraient dû figurer dans le budget de la campagne du candidat Sarkozy. L'objectif de cette manoeuvre aurait été de dissimuler le dépassement du plafond légal des dépenses de 22 millions d'euros. 

Farce

Cette thèse a été qualifiée de "farce" par Nicolas Sarkozy lors de son audition  par la police en septembre dernier. Nicolas Sarkozy avait alors été entendu comme témoin, en audition libre,  il n'est pas mis en examen dans cette affaire. Pour lui, le système de fausses factures a existé, mais il affirme ne pas savoir dans quel but. Aux yeux de l'ancien président de la République, "imaginer" qu'il ait pu "laisser faire un système aussi grossier implique qu'on sous-estime gravement  son intelligence".

Enfin dernière péripétie qui remonte avant les dernières accusations de Jérôme Lavrilleux, à paraître jeudi dans lObs, la semaine dernière, cinq protagonistes de cette affaire Bygmalion se sont retrouvés chez les juges pour une très longue confrontation. 

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