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Expliquez-nous... le groupe Action antifasciste Paris-banlieue

Les cinq gardes à vue dans le cadre de l'enquête sur l'incendie d'une voiture de police mercredi, en marge de la manifestation des policiers, se poursuivent. Elles vont s'achever en fin de journée. Selon les informations de France Info, quatre de ces cinq personnes, âgées de 19 à 32 ans, seront ensuite présentées à un juge d'instruction, en vue de leur mise en examen.

Article rédigé par Gilbert Chevalier
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5 min
Franceinfo (Franceinfo)

Ces cinq jeunes sont proches du collectif Action antifasciste Paris-banlieue. Ils étaient d'ailleurs suivis depuis plusieurs mois par la direction du renseignement de la préfecture de police de Paris.

Un collectif créé en 2008, et que le grand public a découvert en juin 2013, avec la mort de Clément Méric. Ce jeune étudiant à Science Po, tué au cours d'une rixe avec des néonazis, en était membre.

Ce collectif est-il un héritier des redskins des années 1980 ?

Il reprend la plupart des codes et des valeurs des redskins, proches politiquement du communisme et des mouvements anarchistes autonomes. C'est dans l'Angleterre de la fin des années 1960 qu'est né le mouvement skinhead, autour de l'amour du foot et de certains courants musicaux. Le mouvement se politise ensuite et se scinde entre skinheads d'extrême droite – les "boneheads" – et d'extrême gauche – les redskins. En France, ils s'affrontent régulièrement dans le Paris des années Mitterrand. Les antifa sont alors des militants opposés au FN et aux groupes d'extrême droite.

Les antifa sont-ils toujours des "chasseurs de skins" ?

Ils réfutent pour la plupart cette étiquette, mais restent de fervents opposants à l'extrême droite, refusent toute alliance avec les partis politiques, se veulent collectif et non organisation ni même mouvement. Ce sont de petits groupes qui fonctionnent par affinités, de façon autonome, notamment via les réseaux sociaux, avec une préférence pour l'action de terrain. Ces dernières années, on les a retrouvés dans les manifestations en faveur du mariage pour tous ou, plus récemment, dans des rassemblements dénonçant l'état d'urgence.

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