Expliquez-nous le pacte vert européen

À trois semaines des élections du 9 juin, franceinfo développe chaque jour une thématique Européenne. Aujourd'hui le pacte vert et les conséquences pour les agriculteurs.
Article rédigé par Angélique Bouin
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Apres plusieurs semaines de protestations dans differents pays europeens, les agriculteurs et leurs tracteurs manifestent a Bruxelles, le 1er février 2024. (SOPHIE HUGON / HANS LUCAS)

Le Pacte Vert européen a quelque peu déraillé ces derniers mois sous la pression des agriculteurs en colère un peu partout en Europe. Quelque 900 tracteurs ont notamment paralysé le centre-ville de Bruxelles le 26 février, en marge d'une réunion des ministres européens de l'Agriculture.  

Ce pacte vert correspond à un très vaste paquet de lois européennes concernant des secteurs comme l’énergie, les transports, l’industrie… et l’agriculture ! Ces lois ont pour objectif de nous faire des économies d’énergie, changer nos pratiques, en limitant, par exemple, les plastiques à usage unique. Elles visent aussi à interdire aussi d’ici 11 ans, à partir de 2025, la vente de voitures non électriques.
Ce sont au total des dizaines de législations qui doivent permettre aux Européens d’atteindre l’objectif que leurs 27 gouvernements se sont fixé : la neutralité climatique en 2050. 

La mise sur les rails de ce pacte vert, très ambitieux et donc très contraignant, c’est aussi ce qui restera sans doute dans l’histoire comme la principale politique de la Commission européenne présidée depuis 2019 par Ursula Von der Leyen. Si tout avait plutôt bien commencé, en cours de route, la Commission s’est heurtée à au mur de la colère agricole.

La colère des agriculteurs

Une colère qui était déjà latente dans les campagnes avec la mise en œuvre jugée compliquée de la politique agricole commune. Celle-ci imposait déjà depuis des mois des contraintes environnementales nouvelles aux agriculteurs. Courant 2023, la loi du Pacte vert, qui vise à restaurer la biodiversité dans les campagnes, est vécue comme le texte de trop ! Des milliers de tracteurs déferlent sur les villes un peu partout en Europe. La droite européenne, qui se définit souvent comme le parti des agriculteurs, s’inquiète à ce moment-là des répercussions électorales des mesures annoncées, surtout après la victoire surprise aux Pays-Bas d’un petit parti paysan, inconnu et populiste lors du scrutin provincial. 
Cette droite européenne, soutenue par l’extrême droite et par une partie des centristes se cabre et la Commission dirigée par l’un de ses membres, Ursula Von der Leyen, cède.

Plusieurs chefs d’État et de gouvernement dont le français Emmanuel Macron ont aussi donné le signal en suggérant de faire une pause au sujet du pacte vert. La loi sur la préservation de la nature est finalement votée, mais amputée de la plupart de ses contraintes et celle très attendue par les verts  sur la réduction des pesticides est enterrée. À ce stade, c’est le volet agricole du pacte vert qui a subi un net coup de frein. Bien d’autres lois sont sur les rails, mais seront-elles pleinement mises en œuvre ?L’élan écologique de la Commission actuelle va-t-il se poursuivre ? C’est l’un des enjeux de l’élection du 9 juin prochain.  

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