Expliquez-nous le rôle les aiguilleurs du ciel ?

La grève des contrôleurs aériens prévue jeudi conduira à des annulations de vols un peu partout en France. Ils s'opposent à la réforme du contrôle aérien que souhaite mettre en place la Direction générale de l'aviation civile (DGAC).
Article rédigé par Mathilde Bouquerel
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Le contrôle aérien à l'aéroport de Lyon Saint-Exupéry, le 8 août 2019. (MAXIME JEGAT / MAXPPP)

Les aiguilleurs du ciel ont déposé un préavis de grève pour jeudi 25 avril et le mouvement s'annonce très suivi. Ils protestent contre la réforme du contrôle aérien et demandent notamment des augmentations de salaire pour l'accompagner. 

Les aiguilleurs du ciel sont près de 4 000 en France. Leur mission est de guider les avions, soit pendant leur trajet, en route dans le ciel, soit au moment d'atterrir ou de décoller depuis un aéroport. C'est donc un métier avec une forte charge de stress, un gros enjeu de sécurité. Comme le trafic aérien ne s'arrête jamais, les aiguilleurs travaillent de nuit, le dimanche et les jours fériés. Ils font aussi de grandes amplitudes horaires, avec des vacations de 11 heures maximum, avec une pause de 30 minutes toutes les 2h30 pour rester concentrés.

L'organisation du travail

Pour compenser ces horaires, ils ont donc une organisation du travail particulière. Ils alternent entre un jour de travail et deux jours de repos. Les aiguilleurs du ciel gagnent aussi un salaire important par rapport à d'autres fonctionnaires : 5 000 euros net par mois en moyenne. À l'échelle européenne, leurs homologues, notamment en Allemagne, peuvent gagner jusqu'à deux fois plus. Ils ont aussi obtenu un avantage officieux, qu'on appelle le système des clairances.

Lorsque le trafic aérien va être faible, l'aiguilleur peut ne pas venir travailler, c'est toléré par sa hiérarchie. Ce système a été dénoncé dans un rapport publié en 2023 par le Bureau d'enquête et d'analyse pour la sécurité de l'aviation civile (BEA).

Les effets de la réforme

Avec la réforme du contrôle aérien, le métier va d'abord se moderniser. Les aiguilleurs vont utiliser plus d'outils numériques. Cette réforme vise aussi à réunir plusieurs centres de contrôle en un seul. Le nombre de ces centres passera donc de 30 à 16. Enfin, des badgeuses vont être installées dans les lieux où travaillent les aiguilleurs pour mettre fin au système des clairances. 

Les aiguilleurs vont devoir travailler plus, parfois déménager pour changer de centre de contrôle. Pour accompagner toutes ces transformations, le principal syndicat d'aiguilleur, le SNCTA demande des hausses de salaires pour s'aligner sur les voisins européens.

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