Expliquez-nous… le site de Bure
C'est le projet Cigéo, un projet d'enfouissement de déchets nucléaires à moyenne et haute activité. 100.000 m3 devraient être enterrés à 500 mètres de profondeur.
Le site se situerait à Bure, dans la Meuse. Un département choisi car il est l'un des moins peuplé de France et parce que ses sols en argile sont propices à cette construction. Il sera géré par l'Andra, l'agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs. Elle a lancé un programme de recherches à ce sujet en 1991 et possède un laboratoire à Bure depuis 2000. Il sert à compiler des informations et faire des tests.
Sous-terrain
Les 100.000 m3 de déchets qui seraient enfouis à Bure représentent 3% du volume de déchets produits en France mais 99% de la radioactivité. Le site sous-terrain ressemblera aux galeries d'une mine de charbon longues de 15 km. Les déchets seront descendus dans ce qu'on appelle des "colis" cylindrique, remplis d'acier ou de béton.
Le projet sera financé par les producteurs de déchets nucléaires : EDF en très grande partie, le Commissariat de l'énergie atomique (CEA) et Areva. En 2009, le coût a été évalué à 36 milliards d'euros, mais il doit être réévalué.
Caché dans la loi Macron
Au niveau politique, ce projet est passé en force. Le gouvernement a tenté de le faire passer 14 fois en 18 mois ! Il était d'abord dans le texte sur la transition énergétique et il a finalement été rajouté à la loi Macron, adoptée grâce au 49-3.
Un "insupportable coup de force ", selon les parlementaires écologistes qui dénoncent un manque de débat. Il y a quelques semaines ils ont envoyé une longue lettre au Conseil constitutionnel pour demander la censure de l'amendement. Un amendement qu'ils jugent être un "cavalier législatif ", c’est-à-dire adopté dans une loi qui n'avait rien à voir.
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Irréversibilité
Ce site serait sous-terrain, c'est-à-dire irréversible. Sans serrure, sans fenêtre, sans clé. Une fois enfouis, personne ne peut plus rien toucher. "En sous-terrain, tout se complique ", explique le président de la Criirad, Roland Desbordes. C'est un problème pour les associations de défense de l'environnement qui se demandent que faire en cas de problème ? Aux Etats-Unis par exemple, deux incendies sont survenus coup sur coup en février 2014 dans un site de stockage de déchets radioactifs (Wipp). Elles mettent aussi en avant le fait que certains déchets mettent des millions d'années à ne plus être dangereux. Or, avec les technologies d'aujourd'hui, on estime que les résidus seront confinés pendant seulement 100.000 ans.
Le débat sur le site de Bure n'est pas achevé. L'Andra qui aura sa gestion, n'a pas encore terminé ses recherches. Elle doit déposer une demande officielle en 2017, et les autorisations ne seront pas accordées avant 2020, notamment par l'Agence de sûreté nucléaire (ASN). Pour l'instant on parle d'une mise en place en 2025.
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