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Expliquez-nous... Les Assises de l'eau


Alors que le ministre de la Transition écologique François de Rugy annonce des mesures pour mieux protéger la qualité de l'eau, partager cette ressource et préserver les rivières, focus de franceinfo sur les Assises de l'eau, dans le cadre desquelles s'inscrit ce plan d'action. 

Article rédigé par franceinfo - Emilie Gautreau
Radio France
Publié
Temps de lecture : 4min
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Ce qu'on appelle les Assises de l'eau, ce sont des réunions de travail, des discussions, des négociations qui ont eu lieu entre des représentants du monde agricole, des associations de protection de l'environnement, des collectivités locales et des agences de l'eau. Les agences de l'eau, ce sont ces établissements publics, rattachés au ministère de la transition écologique, qui ont pour mission de réduire les pollutions et de protéger les ressources et les milieux aquatiques. Il y a six agences réparties dans toute la France.

Une première phase axée sur les réseaux d'eau 

La première séquence de ces Assises avait débuté il y a plus d'un an, en avril 2018, s'était terminée en août et s'était concentrée sur la question des réseaux d'eau et ce qu'on appelle le petit cycle de l'eau. 

La première phase est partie d'un constat: celui de la vétusté des réseaux d'eau potable et d'assainissement et les "fuites massives" de certains d'entre eux, dûes entre autres au manque d'investissement de la part de certaines collectivités. On estime qu'un litre sur cinq se perd dand les réseaux. 17 mesures avaient été annoncées, axées sur les moyens d'améliorer la connaissance des services d'eau et les financements à dégager, l'accès à l'emprunt des collectivités, notamment pour soutenir les territoires ruraux qui ne parviennent pas à investir.

Une deuxième phase axée sur la gestion durable des ressources

La deuxième séquence, qui a été lancée en novembre dernier, avait pour but de réfléchir aux moyens de s'adapter aux changements climatiques, à la diminution prévue des ressources en eau (diminution prévisible en 2050 par exemple des débits moyens annuels des cours d'eau en métropole de 10 à 40% par rapport à aujourd'hui) mais aussi épisodes de fortes pluies ou de fortes sécheresse plus fréquents et plus violents. La réflexion a également porté sur les moyens d'améliorer la qualité de l'eau et de planifier son utilisation.

L'une des pistes serait de permettre aux collectivités de faire varier le tarif de l'eau en fonction de la façon dont elle est consommée et en fonction des saisons. Les personnes qui utilisent l'eau pour remplir une piscine ou laver des voitures pourraient par exemple à certains moments payer plus cher.

A l'inverse, une tarification sociale de l'eau pourrait être mise en place, via une aide aux foyers les plus modestes. Elle est déjà expérimentée dans certaines collectivités.

Autre piste envisagée: le fait de faciliter l'utilisation des eaux de pluie ou des eaux retraitées pour arroser les pelouses ou laver les voitures, ou de permettre un droit de préemption des communes sur les terres agricoles dans certaines zones pour réduire les épandages de produits chimiques à proximité de sources ou de nappes phréatiques qui aliment le réseau d'eau potable.

Le ministère prévoit aussi de remettre en état naturel 25.000 km de cours d'eau.

Dans un communiqué publié vendredi dernier, six associations de protection de l'environnement, de la biodiversité et des consommateurs appelaient surtout à mettre les moyens humains et financiers nécessaires pour protéger réellement tous les milieux aquatiques, réduire la consommation d'eau mais aussi généraliser l’agriculture biologique sur les parcelles situées près des ressources en eau les plus fragiles.

L'association de défense des consommateurs UFC Que Choisir évoque de son côté un catalogue de bonnes intentions sans ambition et fait part de sa déception.

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