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Expliquez-nous ... les concessions d’autoroutes

152 députés socialistes demandent à l’État de racheter les concessions d'autoroutes en France. Quel est ce système qui a permis la construction du réseau français ?
Article rédigé par Gilbert Chevalier
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
  (Le croisement des autoroutes A31 et A4 au nord de Metz©MAXPPP)

La concession est le système qui régit les trois quarts des autoroutes françaises. Le principe est le suivant : l'Etat confie à une société concessionnaire le soin de construire une autoroute, de l'entretenir et de l'exploiter moyennant un péage prélevé auprès des usagers. Ce régime ne date pas d'hier. Il remonte à 1955.

Un réseau à construire

Ce système a été choisi pour des raisons économiques. En 1955, dix ans après la fin de la guerre, l'Etat n'a pas les moyens de financer seul le développement d'un réseau autoroutier naissant. Alors, la première société d'autoroute sera créée en 1956. Ce seront les Autoroutes Esterel-Côte d'Azur avec l'arrivée des premiers péages qui permettent de financer la construction des tronçons.

Sociétés mixtes

Ces sociétés étaient pour la plupart des sociétés d'économie mixte, majoritairement publiques. Cinq sociétés vont être créées entre 1956 et 1964. Des noms bien connus : Estérel-Côte d'Azur, Autoroutes du Sud de la France, Autoroutes Paris-Rhin-Rhône, Autoroutes Paris-Normandie et Autoroutes du Nord et de l'Est de la France.

Ensuite, il y a eu des concessions à des sociétés privées à partir des années 70. Par exemple en Rhône-Alpes, avec la société AREA.

Privatisations massives

Les années 2000 verront la privatisation des sociétés qui étaient  majoritairement publiques. En 2002, 2004 et surtout 2006, ces sociétés sont reprises par des groupes privés, Eiffage, Vinci et l'espagnol Albertis, avec des concessions d'une durée de 25 ans environ. L'Etat a vendu ces sociétés pour faire rentrer de l'argent rapidement, mais il lui est reproché de les avoir bradées.

Rentabilité élevée

D'autant que ces sociétés commençaient à être rentables car le réseau était construit. S’il y a de l'entretien et des travaux à faire régulièrement, leur coût n’a rien de comparable avec celui de la construction d'une autoroute entière comme dans les années 50, 60 et 70.

Aujourd'hui, l'autorité de la concurrence estime que la marge nette des sociétés d'autoroutes tourne autour de 20 à 24%. Ce qui signifie que quand l’usager paie 100 euros au péage, les concessionnaires font entre 20 et 24 euros de bénéfice net.

Péages en hausse et toujours là

Et les péages n'ont pas baissé bien au contraire. Ils ont augmenté de 22% en moyenne depuis 2007.

Il faut se souvenir que l'idée de départ était de supprimer les péages, ou du moins les faire baisser fortement, une fois les autoroutes construites et amorties.

 

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