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Expliquez-nous... Les militants islamistes shebabs

Après l'attentat au camion piégé perpétré à Mogadiscio -l'un des plus meurtriers depuis plus de trente ans dans le monde avec ce mode opératoire- les autorités somaliennes pointent du doigt les islamistes somaliens shebabs. franceinfo s'arrête sur l'histoire et l'évolution de ce groupe, lié à Al-Quaïda. 

Article rédigé par franceinfo - Emilie Gautreau
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Manifestation contre l'attentat au camion piégé du 15 octobre à Mogadiscio, en Somalie, attentat le plus meurtrier de l'histoire du pays. (MOHAMED ABDIWAHAB / AFP)

"Al Shabaab", qui signifie la jeunesse, est un mouvement de combattants islamistes né il y a une dizaine d'années, au milieu des années 2000, de la fusion de plusieurs groupes armés somaliens, issu notamment de la fraction la plus dure de l'Union des tribunaux islamiques. 

Ce mouvement est né dans un Etat, la Somalie, en proie à des affrontements claniques et à une situation politique chaotique depuis 25 ans, depuis 1991 et classé parmi les plus corrompus au monde.

Les militants shebabs veulent mettre en place un Etat islamique fondé sur la charia

Combien sont-ils?

Cela reste difficle à évaluer. Les experts évoquent plusieurs milliers de personnes. Les recrues sont souvent de jeunes Somaliens auxquels se sont ajoutés des combattants islamistes étrangers issus des rangs d'Al Qaida, groupe auquel les shebabs sont liés depuis 2010.

En perte de vitesse... ou pas?

En 2006, l'Union des Tribunaux islamiques avait pendant six mois occupé le centre et le sud de la Somalie et notamment la capitale Mogadiscio, avant d'en être délogée par les troupes éthiopiennes.

Les shebabs ont ensuite occupé une grande partie du pays, instaurant leur interprétation de la loi islamique: exécutions en public, lapidations, amputations, flagellations, mariages forcés, interdiction de films, musique, ou de certains vêtements... En 2011, ils ont été chassés de Mogadiscio par la force de l'Union Africaine.

Les shebabs continuent aujourd'hui de contrôler certaines zones rurales du sud du pays, s'insérant dans la population en alternant menaces et protection, financés par les taxes mises en place dans les zones qu'ils dominent et le soutien de clans locaux et de réseaux djihadistes étrangers. On les a dit un temps en perte de vitesse, divisés en factions rivales, ce qui ne les a pas empêchés de mener guérillas et attentats suicides, en Somalie et dans les pays voisins, en Ouganda, et surtout au Kenya... On se souvient des attaques contre le centre commercial Westgate en 2013 et contre l'université de Garissa en 2015.

Pourquoi viser aussi le Kenya?

Parce que les liens entre les deux pays sont étroits et la frontière poreuse et parce que le Kenya intervient militairement depuis octobre 2011 contre les Shebabs, dans le cadre de l'AMISOM, la Mission de l'Union africaine: Vingt deux mille hommes venus du Kenya, du Burundi, de l'Ouganda et d'Ethiopie, appuient le gouvernement somalien, soutenus par la communauté internationale.

Au Kenya comme en Somalie, les Shebabs s'en prennent souvent aux Chrétiens, mais aussi aux soldats somaliens, aux forces de l'Union Africaine, de l'ONU, ou à des cibles plus larges, dans le but de terroriser et destabiliser le gouvernement.

Or le gouvernement somalien est divisé -le ministre de la Défense et le chef des armées viennent de démissionner- 

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