La face cachée des arêtes de poisson à Lyon : "le gardien", cette pierre qui rappelle la dimension ésotérique de la ville

Franceinfo vous fait découvrir le mystère des arêtes de poisson à Lyon. Situé sous la colline de la Croix Rousse, cet étrange réseau souterrain en forme d’arêtes de poison, est interdit au public.
Article rédigé par franceinfo - Murielle Giordan
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Une des galeries des arêtes de poisson à Lyon. (MURIELLE GIORDAN / FRANCEINFO)

À Lyon, sous la colline de la Croix Rousse, se cache un étrange réseau souterrain en forme d’arêtes de poisson, interdit au public. C’est l’une des plus grandes énigmes historiques de la ville. Ce dédale souterrain a été officiellement découvert en 1959, et depuis il intrigue les archéologues et de nombreux Lyonnais, qui se passionnent pour le sujet.

En cheminant dans ces galeries vieilles de 2000 ans, on tombe sur un gros bloc de pierre aux formes arrondies, un bloc erratique. Il s’agit d’une roche qui a été transportée plus ou moins loin par un glacier. Cette grosse pierre est de même nature que le célèbre "Gros Caillou", symbole de la Croix-Rousse, cette moraine glaciaire provenant des Alpes. "Cette pierre, on l’appelle 'le gardien', explique Tony Silvino, archéologue. Il faudrait demander pourquoi aux spécialistes de l’ésotérisme, fascinés par ces galeries. Peut-être pour protéger contre le mauvais œil."

Il faut rappeler que Lyon a toujours été une ville à forte dimension ésotérique. D'ailleurs, le dernier grand procès français pour sorcellerie s'est tenu sur ces terres entre 1742 et 1745. Dans la capitale des Gaules semble encore planer une tradition du secret et de l'occulte. 

Cyrille Ducourthial, archéologue, dans les arêtes de poisson de la ville de Lyon. (MURIELLE GIORDAN / FRANCEINFO)

Des ossements retrouvés en 1959 

En 1959, à l’angle de la rue Grognard et de la rue des Fantasques dans le premier arrondissement de Lyon, près de cinq mètres cubes d’ossements humains sont découverts dans ces souterrains à l’occasion de travaux. D’après l’archéologue Cyrille Ducourthial, ces ossements ont, depuis, disparu, et aucune trace n’existe dans les archives. "Dans les procès-verbaux il est indiqué que les services techniques avaient l’intention de les laisser en place et qu’ils souhaitaient les murer dans une partie de ce réseau, dit-il. Mais nous n’avons pas le fin de l’histoire…" Une hypothèse circule : ces ossements auraient été jetés dans l’un des puits. Pour le savoir, il faudrait les vider mais l’opération est périlleuse.

On en sait plus, en revanche, sur la datation de ces ossements humains. "Ils dateraient du Haut Moyen-Age, et ils ont été déplacés probablement au XVIIIᵉ siècle, après avoir été trouvés sur le quai sur la place Chazette, au moment où les premiers immeubles ont été construits, explique Cyrille Ducourthial.  Par respect pour ces inhumations, ils ont été transportés dans ce réseau." 

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