La face cachée du château de Versailles : les dessous de l'opéra royal
Le château de Versailles a fêté ses 400 ans en 2023 et accueillera les épreuves équestres lors des Jeux olympiques de Paris 2024. Dans ses rangs, une armée de petites mains qui prennent soin du mobilier, des jardins, des souterrains, car garder ce patrimoine en l’état est un défi quotidien. Au bout de l’aile nord du château, il y a l’opéra royal. Et sa partie la plus impressionnante reste, sans doute, ses dessous, restés dans leur jus.
Laurent Brunner, directeur de Château de Versailles Spectacles, connaît par cœur l’histoire de cet opéra royal construit en 23 mois. Une véritable prouesse technique pour un lieu qui n'a pas beaucoup servi. Louis XV l'avait fait construire en 1770 seulement pour célébrer les mariages de ses trois petits-fils. La salle, à l'époque, était entièrement modulable selon les temps forts de la soirée : opéra, puis banquet, puis bal… De petits aménagements rendus possibles grâce à des sous-sols hors du commun.
D'une scène champêtre à une scène royale... les dessous sur sept niveaux
Rien n’a été changé, ni bougé, ni modifié. Cette forêt de madriers est impressionnante. Des bois longs, imputrescibles et bien droits, de près de 20 mètres de hauteur. "Les dessous font sept niveaux", précise Laurent Brunner. D’autres escaliers, le long de cette forêt de bois qui soutient la scène, mènent vers un autre niveau de dessous, encore plus fascinant, sous le niveau de la rue. "Nous sommes sur un sol pavé, comme si on était dans une rue. Avec cette impression d’être dans une cathédrale. On retrouve le même espace sur la scène, sous la scène et au-dessus", détaille Laurent Brunner.
Tout en dessous repose la machinerie ancienne du théâtre avec ses tambours et ses cabestans d'origine, sortes d'imposants gouvernails comme ceux d'un bateau, et qui permettent de lever et de descendre les décors. Grâce à eux, on pouvait passer d'une scène champêtre dans une forêt à une scène royale avec un tout autre décor.
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