Cet article date de plus de sept ans.

Français du monde. Erasmus : 30 ans et des projets à revendre !

Le célèbre système d'échanges universitaires a permis à de nombreux étudiants de découvrir l'Europe. Reportage à Bilbao. 

Article rédigé par franceinfo, Emmanuel Langlois
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
Stéphanie Grené à Getxo : "Si je crée un voyage pour une personne, je lui donne la possibilité de faire partie de l'histoire. "  (Photo Emmanuel Langlois)

Erasmus est trentenaire et l'aventure continue de plus belle

Certains ont même fait toute leur vie dans le pays où ils ne devaient passer qu'un an. Stéphanie Grené a deux casquettes : elle est traductrice et crée des programmes sur mesure pour les touristes de passage à Bilbao. "J'aime raconter des histoires, confie-t-elle. Quand je traduis, je vous donne l'accès à quelque chose que vous ne pourriez pas atteindre sans moi. Si je crée un voyage pour une personne, je lui donne la possibilité de faire partie de l'histoire." 

La Française vit à Getxo, petit village sur la côte. "Je suis une fille de la campagne, mon endroit préféré, c'est la mer, explique Stéphanie. Bilbao est tellement près avec le métro, 20 minutes et on est en plein centre-ville. Je n'ai pas eu de choix à faire, j'ai le meilleur des deux mondes."

Une rue du village de Getxo, à 20mn de métro du centre de Bilbao, où vit Stéphanie Grené " Je n'ai pas eu de choix à faire, j'ai le meilleur des deux mondes. " (Photo Emmanuel Langlois)

Il y a 20 ans, lorsqu'elle décroche une bourse Erasmus pour venir étudier l'espagnol une année à l'université Deusto de Bilbao, Stéphanie Grené reconnaît qu'à ce moment-là, elle hésite un peu :
"Je ne suis pas venue à reculons, mais j'étais plus attirée par Madrid, Séville ou Barcelone, qu'on connaît quand on est Français. A Bilbao, on m'a dit "tu verras, il pleut tout le temps, c'est comme la Bretagne en France !" Et quand je suis arrivée, c'était tout le contraire : c'était une jolie ville, il faisait beau, j'ai eu un coup de foudre."

Sur les hauteurs de Bilbao. Ils se sont dit "on va faire le pari du tourisme, et rendre la ville plus humaine et plus accueillante. " (Photo Emmanuel Langlois)

En toutes ces années, Stéphanie a vu la ville se métamorphoser

"Il y a eu une grosse crise dans l'industrie dans les années 80, c'était très difficile avec un taux de chômage important. Il y a eu alors cette volonté d'investir dans l'avenir du Pays basque. Ils ont eu l'audace de dire "ok, on a toujours fonctionné autour de l'industrie, c'est une base de l'économie, mais on va faire le pari du tourisme, et rendre la ville plus humaine et plus accueillante." 

La passerelle Zubi Zuri sur le Nervion, le cours d'eau qui traverse la ville jusqu'à la mer (Photo Emmanuel Langlois)

Terre de contrastes

Résultat, les usines aux murs noircis par les fumées ont été remplacées par des musées et des bâtiments construits par les plus grands architectes, des pistes cyclables et de larges promenades aménagées le long de la "ria", la rivière qui traverse la ville et va se jeter dans l'océan.

Le symbole de Bilbao, c'est le musée Guggenheim, le chef-d’œuvre de Frank Gehry, ouvert en 1997 : "Le point positif, c'est que ça permet de situer Bilbao, reconnaît la Française, mais pour moi la Biscaye (la région de Bilbao, NDLR), c'est surtout l'accueil des gens, l'hospitalité, les traditions et la modernité. C'est cette terre de contrastes qui m'a séduite. Les Basques sont ouverts, ils feront l'effort de vous parler en français, alors que c'est une langue qu'on n'étudie plus ici."

Le funiculaire d'Artxanda, 102 ans en 2017. Seule la cabine n'est pas d'époque ! (Photo Emmanuel Langlois)

Originaire de Villeneuve, région de vignobles entre Bourg-sur-Gironde et Blaye, sur les rives de l'estuaire, Stéphanie Grené est aussi bénévole pour la Croix-Rouge de Bilbao. Quand elle n'est pas à la plage, son endroit préféré, c'est le parc Dona Casilda, symbole parmi d'autres de la renaissance de la ville.  

Lui écrire mailto:stephanie.grene@gmail.com  

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"En 30 ans, on a un million de belles histoires comme celle-ci"

" Les Erasmus Days, c'est une grande mobilisation de tous ces projets Erasmus + "  (DR)

Entretien avec Lucas Chevalier, de l'agence Erasmus.

- Sur neuf millions d'Européens qui ont bénéficié de ces opportunités de mobilité en Europe, et maintenant hors Europe, on a un million de Français qui sont partis.

- Trente ans, changement de nom, Erasmus devient Erasmus +. Qu'est-ce qui change en vérité ? 

- D'abord, on a plus de budget, pour faire partir plus de Français et d'Européens. Ensuite, on a des profils plus variés : les demandeurs d'emploi, les apprentis, toujours bien sûr les étudiants qui vont faire des études mais aussi des stages en entreprise. On a beaucoup de publics qui sont concernés, et j'oubliais les enseignants et les formateurs, qui vont aussi observer les bonnes pratiques en Europe.

- L'événement, c'est le week-end prochain, les 13 et 14 octobre, les "Erasmus Days". Que va-t-il se passer ? 

- C'est une grande mobilisation de tous ces projets Erasmus + qui sont portés en France et aussi un peu dans d'autres pays. On a huit pays qui participent, et on a déjà sur cette édition, à peu près 350 événements qui sont prévus les 13 et 14 octobre. Donc on est très heureux que tous ces projets soient visibles pour montrer en effet plein d'initiatives sur l'éducation, la formation, grâce à l'Europe. 

Lui écrire lucas.chevalier@agence-erasmus.fr

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