Cet article date de plus de deux ans.

Le paradoxe finlandais : le pays où il fait bon vivre peine à recruter des travailleurs étrangers

Classée depuis quatre ans par l’ONU comme le pays où on vit le mieux au monde, la Finlande n’en peine pas moins à recruter de nouveaux travailleurs étrangers, comme l'explique cette photographe française. 

Article rédigé par franceinfo, Emmanuel Langlois
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Paysage dans les environs de Rovaniemi (Finlande) (MARION LEFEVRE)

Des lacs à perte de vue, des forêts de bouleaux, des aurores boréales et surtout l’espace : Marion Lefèvre a choisi Rovaniemi, dans le grand nord finlandais, pour s’installer depuis deux ans avec son compagnon, lui-même originaire de Laponie. La Française a découvert la région au cours d’un échange Erasmus 

"C’est une ville assez dynamique et qui reste à taille humaine, avec de la forêt partout autour, accessible à pied depuis le centre- ville. Il y a une qualité de vie que je ne retrouve pas en France." 

On pourrait donc imaginer que les candidats se bousculent au portillon. Eh bien non ! Même encensée chaque année par le classement de l’ONU, plébiscitée par ceux qui y vivent, la Finlande manque de bras.

Marion Lefèvre à Rovaniemi : "C’est une ville assez dynamique et qui reste à taille humaine avec de la forêt partout autour" (MARION LEFEVRE)

Le pays doit au minimum multiplier par deux le nombre de travailleurs étrangers qu’elle accueille chaque année pour pourvoir tous les emplois disponibles, pallier le vieillissement de la population et la fuite de ses talents : 

"Les secteurs où ils recrutent des étrangers sont ceux dans lesquels les Finlandais ne veulent pas travailler comme la cuisine ou des métiers durs et pas forcément bien payés. Les natifs n’en veulent pas."

Marion Lefèvre

à franceinfo

Dans les environs de Rovaniemi, en Finlande. "Il y a une qualité de vie ici que je ne retrouve pas en France" témoigne Marion Lefèvre  (MARION LEFEVRE)

À 25 ans, Marion Lefèvre est photographe

Après un trou d’air à cause du Covid-19, ses affaires reprennent. Marion est photographe. Née à Cherbourg, diplômée des Beaux-Arts de Brest, la Française a elle-même bien galéré avant de pouvoir s’installer au pays des rennes et des saunas : "C’est un peu bizarre, témoigne-t-elle, la Finlande, ça reste l’Union européenne, donc je m’attendais à une administration assez simple pour pouvoir rester. En fait, pas tant que ça ! Il a fallu prendre rendez-vous au niveau de l’immigration, pouvoir justifier de mes moyens pour pouvoir subvenir à mes besoins et puis pourquoi j’étais là." 

Paysage dans les environs de Rovaniemi (MARION LEFEVRE)

Un rendez auprès de Migri (l'immigration) prend quatre mois. La bureaucratie, cependant est avancée. Tout est faisable en ligne. Chaque institution, immigration, impôts, registre de la population, te-palvelu (pôle emploi) et même la Poste sont liés par une base de données. Ce qui rend les démarches administratives très faciles. Tout est accessible en trois langues (anglais, suédois, finlandais), contrairement à la France qui accueille les étrangers avec de la paperasse en français...  Les conditions d'entrées sur le territoire pour les ressortissants européens sont par contre, plus strictes qu'en France. 

Lui écrire : marionlefevrephoto@gmail.com

Paysage d'hiver dans les environs de Rovaniemi (MARION LEFEVRE)

Retrouvez cette chronique dans le magazine, sur l'appli et le site internet de la mobilité internationale "Français à l'étranger.fr"

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.