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La face sud de l'Annapurna en solo et en 28 heures

Le 10 octobre dernier, le Suisse Ueli Steck a marqué l'histoire de l'alpinisme en atteignant le sommet de l'Annapurna (8.091m) en solitaire par une nouvelle voie. Spécialiste des ascensions ultra-rapides en style léger, il n'a mis que 28h pour faire l'aller-retour. Avec le recul, il confie dans "France Info Extrême" avoir risqué sa vie dans cette ascension.
Article rédigé par Edwige Coupez
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (©)

"Je suis allé trop
loin.
"
Quelques mois après son ascension record sur la face sud de
l'Annapurna, Ueli Steck le reconnait. Il est allé au bout de ses limites.
"En grimpant vers le sommet, j'ai accepté l'idée que je ne rentrerais peut-être pas chez mo i". Cette pensée lui fait peur rétrospectivement aujourd'hui.

Avant de réussir la face sud
de l'Annapurna, Ueli Steck s'est spécialisé dans les ascensions ultra-rapides.
En 2009, il est venu à bout des trois grandes faces nord des Alpes : le Cervin,
l'Eiger et les Grandes
Jorasses le 28 décembre 2008
,
en seulement 7h et 4 minutes cumulées. Un temps incroyable sur des parcours qui
représentaient il n'y a pas si longtemps, le summum de la difficulté glaciaire et
rocheuse dans les Alpes.

Après cette trilogie alpine
qu'il raconte dans un livre Speed qui vient d'être traduit en
français aux éditions Guérin,
Ueli Steck a réalisé qu'il ne pourrait pas aller plus vite. Il s'est donc
tourné vers un autre terrain de jeu et a transposé son style de speed climbing
à l'Himalaya.

Premier succès en 2011 sur le Shishapangma (8.013m) en seulement
10h30. Puis, après deux tentatives ratées, l'Annapurna en octobre 2013. Un peu
plus de 28h pour réaliser l'ascension de la face sud par l'itinéraire tenté en
1992 par les Français Pierre Béghin et Jean-Christophe Lafaille, le premier y a
trouvé la mort.

Pour mesurer l'exploit
d'Ueli Steck, il faut savoir que la première expédition britannique a mis deux
mois pour monter au sommet en 1970, avec l'aide de sherpas et de matériel. Le
Suisse, lui, était seul. Il a profité d'une fenêtre météo exceptionnelle. Mais
n'est resté que quelques minutes au sommet, déjà concentré sur la descente.

Après une telle expérience,
"profonde et réelle ", Ueli Steck redoute de devenir "accro" à ce genre
d'ascension en solo. Il sait que "c'est une voie dangereuse et à sens
unique
". C'est pourquoi il aspire aujourd'hui à une vie plus normale et à
être "heureux avec des choses plus simples ".

L'itinéraire d'Ueli Steck sur la face sud de l'Annapurna le
10 octobre 2013

Vidéos d'Ueli Steck lors d'ascensions en speed climbing en
anglais.

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