Lucie, 17 ans : "Pendant toute ma scolarité on m'a dit que j'étais née du mauvais côté du périphérique"
Tous les jours, Manon Mella donne la parole aux jeunes de 18-30 ans. Mercredi 10 novembre, rencontre avec Lucie, 17 ans, lycéenne à Drancy.
Direction le "Quartier Jeunes", nouvel espace parisien dédié aux moins de 30 ans, pour rencontrer Lucie, 17 ans (bientôt 18), lycéenne à Drancy (Seine-Saint-Denis). Elle s'est rendue dans cette nouvelle maison de la jeunesse, avec sa mère, pour qu’on l’aide à s’orienter en vue des inscriptions sur Parcoursup, dont la première étape, celle de l’information et de la découverte vient de commencer.
Pour Lucie, quand on vient d'un lycée de banlieue, on n’a pas tout à fait les mêmes chances que les autres. "Pendant toute ma scolarité, on m'a dit que j'étais née du mauvais côté du périphérique. Quand j'étais en seconde, il y avait une fille qui venait nous aider à nous exprimer pour plus tard, parce qu'on ne savait pas très bien parler".
La jeune lycéenne raconte avoir grandi avec cette idée qu'elle n'aurait pas les mêmes chances de réussite que les étudiants parisiens. "Nos professeurs principaux nous disent qu'on va avoir beaucoup de mal avec Parcoursup parce qu'ils vont voir qu'on vient d'un lycée public de Drancy. On a tout de suite moins de chances dans le dossier pour Parcoursup".
"Il faut se faire entendre en allant voter"
Lucie, qui sera majeure dans quelques mois, "essaye" de suivre l'actualité politique. "Je suis obligée car j'ai choisi comme spécialité Histoire/Géographie, Géopolitique et SES. Je sais que ça sera bientôt mon tour car je serai bientôt majeure donc je suis un peu dans l'obligation. J'ai envie aussi, pour mon pays, c'est normal".
La lycéenne voudrait que les politiques parlent davantage d'égalité des chances entre la banlieue et les centres-villes mais aussi entre les femmes et les hommes. "Ca me touche forcément parce que je suis moi-même concernée". Lucie voudrait aussi que les politiques s'attaquent davantage "à l'homophobie et au racisme". Elle trouve que l'écologie est un sujet important mais elle avoue ne pas être "suffisamment renseignée" sur le sujet.
Pour la Drancéenne, voter est une chance. "On s'est énormément battu pour ça même si c'était il y a longtemps, il ne faut pas l'oublier. Si tout le monde se dit que le vote n'est pas important, d'autres personnes vont le faire et on va avoir des mauvais représentants. Surtout, nous les jeunes qui ne sommes pas assez représentés en politique, il faut se faire entendre en allant voter".
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