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Maxime, 27 ans : "Dès qu'on mange, c'est politique"

Tous les jours, Manon Mella donne la parole aux jeunes de 18-28 ans. Vendredi 15 octobre, rencontre avec Maxime, 27 ans, en stage chez Zone Sensible, une ferme urbaine située à Saint-Denis.

Article rédigé par franceinfo - Manon Mella
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Temps de lecture : 2min
Maxime, 27 ans, étudiant en écologie en stage à la ferme urbaine Zone Sensible, à Saint-Denis. (MANON MELLA / FRANCEINFO)

Direction Saint-Denis, là où se trouvait, jusqu’au XIXe siècle, la plus grande plaine légumière de France qui alimentait tout Paris. Cette plaine a depuis été grignotée par le béton mais il y a une rescapée, la ferme urbaine Zone Sensible, une parcelle d’un hectare où on produit des fruits, des légumes, des herbes aromatiques et des fleurs. Maxime, 27 ans, a choisi d'y faire son stage qu'il réalise dans le cadre de ses études en écologie.

"On donne 90% de notre production"

À Zone Sensible, on produit de la nourriture et de la culture : "C'est à la fois un lieu où on produit des aliments qu'on donne au Secours populaire dans le cadre de l'aide alimentaire et c'est aussi un lieu où on fait des ateliers de cuisine et de la culture", explique Maxime. "On donne 90% de notre production et les 10% restants, comme les fleurs, on les vend à des chefs étoilés. Le deal c'est qu'ensuite ils viennent ici pour donner des ateliers de cuisine pour les populations défavorisées", ajoute-t-il. 

On construit, on construit, on construit et après on se rend compte qu'on a oublié la nature.

Maxime, 27 ans

Les fermes urbaines sont des "lieux assez rares qu'il faut les préserver", défend Maxime. "C'est plus compliqué de reconstruire la nature quand on l'a détruite que juste de la préserver", insiste l'étudiant. 

Maxime confie avoir "profité des confinements" pour mettre un terme à son précédent travail, dans un "grand théâtre" où il s'est rendu compte "qu'on ne parlait pas du tout d'environnement". "J'ai profité du Covid pour prendre ce temps et reprendre des études dans l'écologie. Ce projet-là est magnifique", dit-il, en se sentant désormais "utile".

"Tout ce qu'on fait est politique"

Et la politique dans tout ça ? "Tout ce qu'on fait est politique", lance Maxime, qui ajoute : "Dès qu'on mange, c'est politique, dès qu'on se déplace, c'est politique". Travailler dans cette ferme urbaine, c'est une forme de "résistance par rapport à la vie de tous les jours qui est d'aller vite, de produire des trucs, de gagner de l'argent... C'est tout le contraire de ça, donc oui c'est politique", martèle-t-il.

Avant, Maxime faisait des études en sciences politiques. Politiquement, il se sent "beaucoup moins représenté" qu'il ne l'était avant, sans savoir expliquer pourquoi. "L'élection présidentielle est horrible pour ça, parce que c'est un homme, dit-il. Je pense que le système, tel qu'il est fait aujourd'hui, fait que ça sera toujours des gens qui ne me représenteront pas qui seront choisis."

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