Histoire de folles rumeurs. Des policiers qui se transforment en casseurs lors de manifestations
Franck Cognard revient sur cette accusation qui revient régulièrement lors de manifestations agitées en France : ce sont des policiers en civil qui commettent des dégâts, pour que soient accusés les manifestants.
Le 16 novembre, lors de l'acte 53 des "gilets jaunes", c'est d'abord un policier que les réseaux sociaux désignent comme le casseur de la stèle du maréchal Juin à Paris.
Quasiment à chaque manifestation qui dégénère, la police se retrouve en accusation : elle infiltrerait des agents pour provoquer, briser et faire dégénérer. Mais à chaque fois, si les images montrent bien des policiers en civil infiltrés, rien ne démontre qu'ils cassent. Et les forces de l'ordre revendiquent cette façon de faire : injecter des éléments habillés comme des manifestants, pour interpeller les casseurs dans leurs rangs. Ça ne date pas d'hier : en 1979, il y avait déjà eu la même polémique à la suite d'une manifestation pendant laquelle le service d'ordre de la CGT avait coursé une bande de casseurs. L'un d'entre eux était un policier infiltré, qui niera à la télévision avoir participé à des dégradations.
Et si l'on remonte encore dans le temps, Coluche en 1975 met en scène un policier casseur dans un de ses sketchs :
À l'appui des accusations de policiers casseurs, les réseaux sociaux ont aussi beaucoup partagé cette citation de Charles Pasqua : "Infiltrer des casseurs au milieu des manifestants afin de les discréditer reste la meilleure arme du pouvoir". Sauf que cette phrase n'a jamais été prononcée par l'ancien ministre de l'Intérieur.
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