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Biafra, 1968: des images d'enfants qui souffrent pour réveiller les consciences

A la fin des années 1960,les dons affluent pour venir en aide aux habitants du Biafra. Les images des enfants victimes de la guerre ont été décisives dans cet élan de solidarité.
Article rédigé par Thomas Snégaroff
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
Franceinfo (Franceinfo)

Retour le 1er septembre 1968. Le président de la Croix-Rouge française, Raymond-Louis Debenedetti intervient à la télévision française pour remercier les Français pour les dons reçus afin de venir en aide aux populations du Biafra:

"Tout cela prouve que le mot "fraternité" n'est pas un vain mot. Ce mot qui scintille en lettres d'or sur les frontons de nos édifices publics."

Cette "fraternité" n’a pas été immédiate. La guerre dure depuis plus d’un an. Le Biafra, une province sécessionniste du Nigéria, soutenue notamment par la France et qui se heurte à l’armée fédérale nigériane soutenue elle, par les Britanniques, l’ancienne puissance coloniale.

L’opinion publique reste indifférente mais tout change, avec l’apparition sur les écrans de télévision et dans les journaux d’images  d’enfants victimes de la famine, victime de la guerre. Les images sont terribles. Un enfant dans les bras, ce médecin témoigne :

"Malheureusement cet enfant est condamné à brève échéance, parce qu'il a une cancer du rein avec des métastases généralisées. Il a les yeux tristes. On a l'impression que cet enfant sait qu'il va mourir bientôt."

Face à telles scènes, l’émotion populaire est on l’imagine très forte. Et la force de l’image est immédiatement comprise par les humanitaires sur le terrain.

C’est d’ailleurs à cette époque que des médecins de la Croix-Rouge n’acceptant plus sa neutralité affichée dans la guerre du Biafra vont s’affranchir de l’association et poser les bases de ce qui deviendra en 1971 "Médecins sans Frontières". Une organisation qui utilisera parfaitement l’image pour faire bouger les opinions publiques, ce que Bernard Kouchner l’un de ses fondateurs appelle  "La Loi du tapage", faire le maximum de bruit pour réveiller les consciences et faire agir les politiques.

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