De l'ignorance à la confrontation, les présidents français à Davos
Janvier 2005: Une tempête de neige repousse l'inévitable confrontation
A la fin du mois de janvier 2005, le temps est mauvais en France. Très mauvais même. Une terrible tempête de neige s'abat sur Paris et l'avion présidentiel est cloué au sol, empêchant de fait Jacques Chirac de s'envoler pour une destination un peu particulière, que ses prédécesseurs évitaient comme la peste.
Pourtant, Davos est une charmante de ski suisse, et à la fin du mois de janvier, depuis 1971 c'est une destination particulièrement prisée du fait de la tenue du Forum économique mondial. Toutefois, il parvient à y diffuser son message par visioconférence depuis Paris.
Et il est question de solidarité envers les pays les plus pauvres.
Jacques Chirac tenait à venir en personne dans les montages suisses, et il aurait été le premier à le faire. Si chaque année depuis 1971 une invitation arrivait sur les bureaux des Présidents, Pompidou, Giscard et Mitterrand avaient tous préféré éviter de se joindre au gratin du monde financier et économique, ce qui en dit long sur les rapports de la France au libéralisme.
Et Chirac ne rompt pas avec cette défiance malgré sa volonté de se rendre à Davos. C'est une parole considérée comme altermondialiste qu'il y porte en appelant à une plus grande solidarité de la part des pays riches.
In fine, Chirac ne mettra jamais les pieds à Davos, laissant le monde de la finance égratigner une France déclinante, le French-bashing y étant presque sport national.
Janvier 2010: Sarkozy vs la finance
Nicolas Sarkozy passe lui aussi son tour en 2008 et en 2009 avant de s'y rendre en 2010.... Pour critiquer les financiers et appeler à une plus grande régulation.
"Jouer avec l'argent des autres, gagner sans effort, changer profondément "...Nicolas Sarkozy n'est pas tendre avec son public. Mais son discours est un quasi flop. Les conférenciers n'applaudissent guère, et c'est dans une certaine indifférence que ses propos sont reçus.
Néanmois, il y revient en 2011 pour y défendre, comme Chirac six ans plus tôt, l'idée d'une taxe "infinitésimale" pour aider les pays les plus pauvres.
Janvier 2015: Hollande en VRP de la conférence climat de Paris
Aujourd'hui, après deux invitations restées lettres mortes, François Hollande est à Davos pour y évoquer notamment la nécessité d'infléchir le capitalisme mondial pour se saisir des enjeux climatiques, à 11 mois de la grande conférence de Paris sur le climat.
Il apparaît alors clairement que de Chirac à Hollande en passant par Sarkozy, le fait pour un président français de se rendre à Davos ne signifie pas vraiment une conversion au capitalisme sans foi ni loi accolé souvent à tort au Forum Economique Mondial.
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