En 1990, face au scandale, Perrier tente de transformer le vice en vertu
Retour au mois de février 1990. Depuis quelques semaines, Perrier est au cœur d’un scandale née aux Etats-Unis. Du benzène a été retrouvé à un taux anormalement élevé dans quelques bouteilles.
Même si les risques sur la santé sont nuls, c’est une catastrophe pour une marque qui s’est construite sur une image de pureté. La pureté d’une source française, celle de Vergèze dans le Gard à 15 kilomètres de Nîmes. Le décalage avec le benzène, un hydrocarbure, est violent. Un peu comme Volkswagen, accusé de mensonge et qui avait largement fait reposer son image de marque sur la confiance !
La réaction de la marque est forte, impressionnante même. Un modèle de communication de crise. Quelques bouteilles seulement sont concernées, mais Perrier décide de retirer de la vente toutes les bouteilles et partout dans le monde !
Le directeur général Frederick Zimmer tente le 15 février 1990 de transformer le vice en vertu :
"Nous ne voulons pas laisser le moindre doute sur la sincérité de la société Perrier. Nous avons une image de pureté dans le monde entier et nous ne pouvons pas laisser traîner la moindre idée de manque de sincérité..."
Et un mois plus tard, sur les écrans de télévision, une nouvelle publicité. Exit "Perrier c’est fou !" slogan qui réapparaîtra 5 ans plus tard, Perrier fait profil bas et se recentre sur le terroir, sur la pureté de la source gardoise. Une publicité visible sur le site de l'INA.
Communication très couteuse, qui permet à Perrier de stopper l’hémorragie. Reste que la croissance du groupe est profondément ralentie. Un milliard de bouteilles avaient été vendues en 1988, dix ans plus tard ce ne sera plus que 600.000. Aujourd’hui, soit 25 ans plus tard, Perrier retrouve à peine son niveau de 1990. Et entre temps, affaibli, le groupe a été racheté par Nestlé en 1992.
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