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Histoires d'info. Barack Obama en campagne pour Hillary Clinton : une anomalie historique

Obama fait campagne tous les jours pour Hillary Clinton. Voilà qui n'est pas habituel.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Barack Obama, président américain apporte son soutien à la candidate démocrate Hillary Clinton à Philadelphia en Pennsylvanie, le 27 juillet 2016. (ROBYN BECK / AFP)

Jamais un président ne s’est à ce point impliqué. Le seul précédent qui ressemblerait, ce serait Ronald Reagan avec George Bush père en 1988.Mais pas à ce niveau d’implication. Quelques meetings, pas plus. Dans l’histoire présidentielle récente, on a un peu tous les cas de figure. On a le président qui soutient du bout des lèvres le candidat de son propre camp. C’est par exemple, Dwight Eisenhower qui lorsque Nixon, son vice-président depuis huit ans, se lance dans le course à sa succession se contente d’un laconique : "La seule chose dont je suis sûr, c’est que je ne serai pas le prochain président des Etats-Unis."

En août après la Convention, un journaliste demande à Eisenhower une chose qu’aurait apportée à la présidence Nixon pendant les deux mandats. Réponse laconique du président : "Si vous me donniez une semaine, je pourrais en penser à une. Je ne m'en souviens pas."

C’est un peu le cas extrême !

On a aussi des présidents si impopulaires que ce serait vraiment contre-productif s’il faisait campagne. On peut par exemple citer George W. Bush qui n’était qu’à 25% d’opinions au moment de l’élection de novembre 2008 et évidemment, John McCain ne s’était pas pressé pour demander le soutien d’un président impopulaire. Ce n’est évidemment pas le cas de Barack Obama crédité de 58% d’opinions favorables dans les derniers sondages. Pour mémoire, Hillary Clinton est aussi à 58% mais d’opinions défavorables.

On a le cas du candidat qui ne veut pas être soutenu par le président pourtant populaire.

C’est certainement le cas le plus étrange et aussi du coup le plus rare. On l’a rencontré récemment en 2000 lorsqu’Al Gore avait refusé de faire appel à Clinton à 60% d’opinions favorables. Clinton en fut d’ailleurs attristé. Le calcul d’Al Gore : "exister par lui-même et ne pas être associé aux dérives morales du président". Un très mauvais calcul, qui lui a coûté cher, en voix mais aussi en argent. Les Clinton exceptionnels leveurs de fonds n’ont quasiment rien fait pour Al Gore et bien au contraire ont détourné de gros donateurs vers la campagne d’Hillary pour le Sénat. L’apport de Barack Obama, Hillary Clinton en a voulu. Elle en a même besoin. Et de plus en plus avec cette campagne de plus en plus dure pour elle. On le sait, la participation est un enjeu, les électeurs d’Obama seront nécessaires pour l'emporter le 8 novembre. Et Barack Obama paraît particulièrement enthousiaste et persuasif : "Levez-vous contre le cynisme, levez-vous contre la peur. Choisissez l'espoir, choisissez l'espoir, choisissez l'espoir, choisissez l'espoir, choisissez l'espoir."

Il y a trois aspects personnels dans cet engagement d'Obama :

1. Trump, c’est son adversaire personnel, celui qui entre 2011 n’a cessé de poser la question de son lieu de naissance.

2. Protéger son héritage, Donald Trump a déjà annoncé vouloir tout faire pour détricoter la réforme phare, réforme santé.

3. Au regard de l’histoire, l’élection de Donald Trump serait à mettre au bilan de Barack Obama. Son Amérique aura élu celle de Trump.

Et cela vaut bien quelques meetings. 


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