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Histoires d'info. Les beaux perdants : Encyclopedia Britannica rate le virage du CD-ROM mais pas celui d’internet

Ils ont subi un ou des échecs et ils ont été célèbres. Thomas Snégaroff nous fait revivre les moments les plus épiques de leur vie. Mercredi, le passé récent de la prestigieuse encyclopédie généraliste britannique, Encyclopedia Britannica, et ses rapports avec le monde du numérique.

Article rédigé par franceinfo, Thomas Snégaroff
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Un CD-ROM posé sur le chariot d'une tour centrale d'un ordinateur de bureau. Photo d'illustration. (GAETAN BALLY / MAXPPP)

Nous sommes le 7 mai 1993 et décidément, on peut tout faire avec un ordinateur comme le précise un journaliste : "L'aspect novateur apparaît avec des cassettes vidéo et surtout avec cet objet vendu en option avec Axis : un CD-ROM, un disque compact informatique lisible dans un ordinateur." C’est le mot du moment, celui qui rime avec modernité et qui vient dépoussiérer nos énormes encyclopédies qui en avaient bien besoin : le CD-ROM. L’une des plus prestigieuses d’entre elles, l’Encylopedia Britannica voit arriver avec une certaine méfiance le numérique, d’autant que tout le modèle économique repose sur des abonnements et des ventes en porte à porte, qui exige un gros nombre de salariés.

Encarta, sur CD-Rom, est cinq fois moins chère

C’est donc sans grand enthousiasme que la prestigieuse Encyclopédie voit arriver Microsoft qui propose de s’associer : un contenu inégalable et un savoir-faire lui-même inégalable devrait faire trembler le marché. Mais voilà, la vieille maison refuse et voit, en 1993, Encarta, l’encyclopédie par CD-ROM vendue par Microsoft cinq fois moins cher que sa grosse encyclopédie papier.

Entre 1990 et 1996 l’Encyclopedia Britannica s’effondre. Ses ventes sont divisées par deux. Mais le perdant n’est pas toujours celui que l’on croit. Car si l’Encyclopedia Britannica a refusé le deal proposé, c’est qu’elle croyait davantage à internet qui n’en était qu’à ses balbutiements. Là où Microsoft y croyait nettement moins. Aujourd’hui, Encarta n’existe plus, la version de l’Encyclopedia Britannica non plus depuis 2010 mais si vous tapez Encarta sur Google, les deux premiers résultats qui sortent sont Encarta sur Wikipedia et Encarta sur Britannica, une encyclopédie en ligne très puissante aujourd’hui…

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