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Histoires d'info. Les beaux perdants : Jean Van de Velde, le golfeur qui ne savait qu’attaquer

Ils ont subi un ou des échecs et ils ont été célèbres. Thomas Snégaroff nous fait revivre les moments les plus épiques de leur vie. Le golfeur Jean Van de Velde lors d'un tournoi britannique n'a pas hésité à frapper sa balle sous l'eau pour continuer la partie.

Article rédigé par franceinfo, Thomas Snégaroff
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 196 min
Le golfeur Jean Van de Velde, pieds nus dans un ruisseau pour "sortir" sa balle lors du 18e trou au British Open 1999. (CAPTURE D'ÉCRAN YOUTUBE)

C’est l’une des histoires les plus terribles dans le sport français. Imaginez plutôt, l’un des tournois de golf les plus mythiques du monde, le British Open, un tournoi qu’aucun Français n’a gagné depuis 1907, et un Français, sorti des qualifications qui joue à la perfection au point d’être en tête au début du quatrième jour et même de compter une avance très confortable de trois coups sur son poursuivant. Bref, en assurant un minimum sur ce par 4, Jean Van de Velde va faire son entrée dans le panthéon du sport français.

C’est alors que tout va se détraquer…Fabrice Tarnaud, autre golfeur français lui aussi engagé dans le British Open n’en revient pas et livre son analyse au micro de France Inter, en juillet 1999 : "Il aurait peut-être un peu plus joué l'assurance. Il a trop attaqué et ça lui a couté malheureusement très cher, trop cher."

71 trous en attaquant, pourquoi s’arrêter pour le 72e ? C’est ce que se dit Jean Van de Velde au moment d’entamer le dernier trou. La suite est entrée dans l’histoire du golf, de celle que même les joueurs amateurs se racontent le dimanche sur le parcours. Une balle qui touche l'arête d'un tubulaire d'une tribune et qui vient mourir dans le rough, puis cette même balle qui finit sur le coup suivant sa course dans l’eau, un petit ruisseau le Barry Burn.

Van de Velde pense un temps pouvoir taper sa balle dans l’eau. La photo du golfeur pieds nus, dans l’eau jusqu’aux chevilles, les mains sur les hanches, perdu, dit tout du moment. Puis un bunke. Et finalement six coups au total pour mettre la balle dans le trou du 18. À égalité avec Justin Leonard et Paul Lawrie, Van de Velde doit faire quatre trous supplémentaires pour se départager. Le golfeur français laissera la victoire s’échapper. Aujourd’hui, "faire une Van de Velde" est devenue une expression, et elle n’est pas nécessairement là pour vanter l’excellence d’une stratégie.

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