Histoires d'info. Les beaux perdants : Sugar Man (Sixto Rodriguez), le chanteur qui est passé à côté de son succès
Ils ont subi un ou des échecs et ils ont été célèbres. Thomas Snégaroff nous fait revivre les moments les plus épiques de leur vie. Jeudi, la vie atypique du chanteur Sixto Rodriguez, né à Detroit, aux États-Unis.
Le perdant du jour a rempli le Zénith de Paris et d’autres très grandes salles de concert dans le monde entier. Avouez que ça ne fait pas très perdant. Mais à écouter ce reportage diffusé sur France Inter à l’occasion de son passage en concert à Paris, nous sommes le 19 décembre 2012 : "C'est la tristesse d'un rendez-vous manqué, comme si Sixto Rodriguez arrivait beaucoup trop tard, comme si il ne nous montrait plus que l'ombre de la légende qu'il est devenue, après toute une vie passée loin d'une carrière d'artiste qui aurait pu être incroyable."
Un chanteur de 70 ans qui n’a plus beaucoup de voix alors que tout le monde s’arrache ses vieux disques et les places de ses concerts. C’est l’incroyable histoire de Sixto Rodriguez, une histoire que le monde entier découvre avec le documentaire de Malik Benjelloul, Sugar Man, oscarisé en 2013.
Sugar Man, c’est aussi le titre de son grand succès, un succès ailleurs puisqu’en Amérique il ne rencontre pas son public, comme on dit pudiquement pour évoquer un bide. Mais ailleurs on se l’arrache. Ailleurs, c’est dans l’Afrique du Sud de l’apartheid coupée du monde où des copies pirates s’échangent et où Sixto Rodriguez est un mythe dont on ne sait rien mais qui alimente, avec d’autres, un rejet de l’apartheid dans la jeunesse blanche qui aime les paroles politiques des chansons de Sixto Rodriguez.
Avec la fin de l’apartheid et les débuts d’internet, l’Afrique du Sud découvre avec stupeur que le chanteur est vivant, qu’il a arrêté la musique, qu’il est ouvrier-maçon chez lui à Detroit. À la fin des années 1990, le chanteur se produit en Afrique du Sud avant d’être découvert plus tard par le monde entier, plus tard…trop tard.
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