Histoires d'info. Tensions au sein de la droite : des divisions qui ne datent pas d'hier
Laurent Wauquiez a limogé Virginie Calmels du poste de vice-présidence déléguée après plusieurs semaines de crise survenue à la suite des critiques à l'égard du numéro 1 des Républicains. Des tensions qui ravivent le souvenir d'une droite clivée.
Alors que la vice-présidente déléguée des Républicains Virginie Calmels a été limogée et remplacée par Jean Leonetti pour ses critiques à l'encontre de Laurent Wauquiez dimanche 17 juin, la thèse de la division de la droite refait surface. Loin d'être nouvelle et bien connue des étudiants en sciences politiques, elle semble, une fois encore, prouver sa grande actualité.
Une droite aux clivages idéologiques majeurs
Cette thèse a été formulée sous la plume d’un très grand historien français, René Rémond qui en 1954 publie son grand livre La Droite en France, un livre et une thèse résumée puis validée par l’immense Raymond Aron, au moment de la sortie de l'ouvrage : "J'ai lu livre de monsieur Rémond avec beaucoup d'intérêt et de profit. La thèse est la suivante : il n'est pas vrai qu'il y a une droite en France, mais plusieurs droites. Il y a eu la droite ultra et les monarchistes libérés, il y a eu l'opposition entre les légitimistes et les orléanistes, l'opposition entre les orléanistes et les bonapartistes et de nos jours nous savons tous les oppositions à l'intérieur de la droite."
La droite n’aurait jamais été unifiée mais traversée par des clivages idéologiques majeurs.
René Rémond distingue trois droites :
- La droite bonapartiste : une droite autoritaire, qui s’adresse directement au peuple sans corps intermédiaire et qui s’organise autour d’un chef charismatique. C’est un peu vers cette droite, largement gaulliste, que regarde Laurent Wauquiez.
- La droite légitimiste : une droite qui, historiquement, a rejeté la révolution française. Il s'agit d'une droite réactionnaire, traditionnaliste, qui vante les valeurs familiales et l’héritage chrétien de la France. On retrouve ces principes au sein des courants proches de la Manif pour Tous.
- Enfin, une droite orléaniste, modérée, parlementaire et libérale, qui se rapproche celle des juppéistes, dont Virginie Calmels était l'incarnation au sein de la droite de Laurent Wauquiez aujourd'hui.
Le mythe d’une droite (et d'une gauche) unifiée se distingue clairement de la réalité. Une réalité qui s’invite, aujourd’hui, dans l’actualité.
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