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Les beaux perdants : John Kenney, l’éditeur qui a dit non à "Harry Potter"

Ils ont subi un ou des échecs et ils ont été célèbres. Thomas Snégaroff nous fait revivre les moments les plus épiques de leur vie. L'éditeur John Kenney a sans doute perdu la chance de sa vie en refusant de prendre sous son giron un certain script intitulé... "Harry Potter".

Article rédigé par Thomas Snégaroff
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Des livres "Harry Potter". Photo d'illustration. (ANTHONY WALLACE / AFP)

Le perdant du jour en a perdu son travail. Mais avant de dévoiler son identité, un passage par l’an 2000 et un petit magicien aux lunettes rondes, un magicien qui transforme une saga littéraire en trésor. Une journaliste : "Livraison sous haute surveillance, colis classé top secret, difficile de croire que ces cartons ne renferment que des livres. Des livres oui mais pas n'importe lesquels. Des "Harry Potter". Le livre a déjà été prévendu sur le net à plus de 320 000 exemplaires." Succès foudroyant pour le 4e volet de la saga Harry Potter, comme l’avait été les trois premiers épisodes sortis chaque année depuis 1997.

Une mécanique bien rôdée, un succès mondial, un éditeur aux anges et un autre qui à chaque sortie se rappelle qu’il a refusé le manuscrit que lui avait envoyé J.K. Rawling. Cet éditeur s’appelle John Kenney et un jour sur son bureau, il a trouvé le manuscrit d’Harry Potter avec un petit mot de l’agent littéraire anglais : "Le prochain grand roman pour enfants, un 'Bonsoir, lune' (Margaret Wise Brown) pour les préadolescents." John Kenney a alors souri, lui dont le père avait en son temps refusé d’éditer Bonsoir, lune, devenu depuis un classique.
Kenney commence alors la lecture et trouve rapidement cela stupide. Il refuse le manuscrit comme il en a refusé des centaines. Mais tous ne deviennent pas un immense succès littéraire.

12 refus au total

Quelques mois plus tard, et alors qu’Harry Potter lui était sorti de la tête, Kenney reçoit un appel de J.K. Rawling. Il pense d’abord qu’il va devoir justifier son choix auprès d’un auteur déçu ou en colère. Mais en réalité, Rawling l’appelle pour l’informer que non seulement elle a trouvé un éditeur mais qu’elle a vendu le manuscrit pour une très forte somme.

Rawling publiera bien des années plus tard les lettres des refus des éditeurs, 12 au total. Parmi eux, John Kenney, qui restera pour toujours l’éditeur qui a laissé passer Harry Potter.

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