Quand l'entrée de la Grèce dans la CEE n'enthousiasmait pas grand monde (1981)
Retour au tout début du mois de janvier 1981. La Communauté économique européenne, le C.E.E., compte un nouveau membre, la Grèce.
Pendant les années précédentes, les envolées lyriques ont été légion, à l’image de celle de Valery Giscard d’Estaing ici en 1975 en Grèce :
Où donc mieux qu'ici, pourrait-on reconnaître la parenté des divers rameaux de cette unique culture, puisque c'est d'ici qu'est partie la sève qui les nourrit encore...
Mais, ce qui préoccupe les dirigeants européens, c'est aussi l'état économique de la Grèce, dont l'adhésion est un véritable défi économique, l’entrée d’un pays sous-industrialisé -un quart de la population active est agricole- et relativement pauvre -le PIB grec est de 50 % inférieur à la moyenne communautaire.
Dès lors, l’entrée de la Grèce dans l’Europe ne se fait pas dans un enthousiasme débordant chez les anciens membres. Et ce d’autant que d’entrée les Grecs se montrent intraitables dans les négociations sur les prix agricoles, vitaux pour l’économie grecque…
De son côté, la Commission européenne, par la voix de Claude Cheysson, se félicite de l’entrée de la Grèce dans l’Europe avec des mots qui sonnent avec une curieuse actualité 34 ans plus tard…
- Est-ce que la pauvreté relative des Grecs ne fait pas peur aux vieux Etats membres de la communauté ?
- Ca fait peut-être peur à ceux qui voyaient l'Europe commun club de riches...Mais si l'Europe n'est qu'un club de riches, il ne faut pas la poursuivre.
- Est-ce que vous avez dû convaincre certains de nos partenaires ?
- Oh...les Grecs sont des négociateurs fantastiques, ça a été les meilleurs marchands dans la Méditerranée depuis plus de 2000 ans et il reste encore des marchands dans les négociations, alors ils ont très bien négocié et donc été difficiles.
Méfiance des pays riches, talent de négociation des Grecs, et si vous ajoutez qu’en 1981, plus de 61% des Grecs étaient hostiles à l’entrée dans la CEE (tiens tiens 61%) craignant de perdre leur indépendance nationale, on le voit, certaines questions au sujet de la place de la Grèce dans l’Europe se posaient déjà il y a plus de 30 ans.
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