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Quand le château de Versailles tombait en ruine (1950)

Au début des années 1950, André Cornu, secrétaire d’État aux Beaux-Arts, lance un appel: "Il faut sauver le château de Versailles", un appel bientôt, et heureusement, entendu.
Article rédigé par Thomas Snégaroff
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
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Retour au tout début des années 1950. Le drapeau nazi ne flotte plus sur le château de Versailles, les soldats allemands et la défense anti-aérienne ont quitté la cour d’honneur du château, mais le chef d’œuvre du classicisme français est en mauvais état. En très mauvais état même. Il faut  "sauver Versailles". Les Actualités s'inquiètent :

 

"Versailles, nom prestigieux, accueille chaque année trois millions de visiteurs et pourtant, les splendeurs de son architecture cachent une profonde misère. Atteintes par la maladie de la pierre, les balustrades s'effritent, tandis que des hectares de toitures laissent en de nombreux endroits filtrer l'eau qui détériore le gros œuvre...Il faut sauver Versaille s."

 

La guerre n’a fait qu’empirer les choses. Le lent délabrement du château a commencé le 6 octobre 1789, lorsque Louis XVI et la famille royale ont quitté Versailles pour Paris. Contrairement à ce que l’on pense parfois, le château n’est pas pillé ou dégradé par le peuple en furie. Non, il se fane doucement, presque inexorablement.

Dans un article écrit en 1871, Emile Zola écrit:

 "Le château agonise : la sève de la vie ne monte plus dans ses pierres qui s’émiettent ; la ruine vient, implacable, rongeant les angles, descellant les dalles, faisant à chaque heure, son travail de mort "

 

L’argent manque cruellement. En 1952, alors que le président Vincent Auriol visite le salon de l'automobile, une grande tombola est organisée pour aider à sauver le château de Versailles !

Mais heureusement, outre les aides publiques qui finiront quand même par arriver, un gros chèque en provenance des Etats-Unis tombe à point nommé :

 

"La fortune peut tout aussi bien quelquefois faire des miracles. En signant un chèque de 100 millions, l'un des frères Rockefeller vient de mettre une parcelle de son immense fortune au service de Versailles. Ces 100 millions serviront notamment à la restauration du hameau de la Reine dont les charmantes constructions, toutes frémissantes encore du souvenir de Marie-Antoinette menacent de tomber en ruine faute de crédits"

 

L’immense chantier de rénovation entamé depuis 10 ans et qui a notamment vu la Galerie des Glaces totalement restaurée en 2007, nous rappelle, fort heureusement, que "la mort du château de Versailles", prophétisée par Zola il y 135 ans n’est pas pour demain…

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