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Quand le sport devient la guerre

Le sport vecteur de paix, pacificateur des relations internationales ? C'est souvent vrai. Mais il arrive parfois qu'il soit le détonateur de graves crises diplomatiques. Waterpolo en 1956, hockey et football en 1969... Et football toujours, en marge d'un match Serbie-Albanie il y a deux jours. Parfois, le sport devient la guerre.
Article rédigé par Thomas Snégaroff
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Stefan Mitrovic arrache le drapeau albanais du drone qui survolait la rencontre du 14 octobre © Marko Djurica/ Reuters)

 En juillet 1969, la tension est vive entre le Honduras et le Salvador, deux pays d'Amérique centrale. La guerre est proche, et au risque de surprendre, l'élément déclencheur est un match de foot.

1969 : quand le football met le feu aux poudres

Match de foot dégénérant en émeute, ambassadeurs rappelés en urgence... Comme le chantait Renaud, parfois, il arrive que le sport devienne la guerre.

Evidemment, les tensions entre les deux pays ne sont pas arrivées avec le match. La rencontre n'a été que le détonateur de la crise. Ainsi, la junte au pouvoir au Honduras avait construit un discours hostile au Salvador, pays plus petit mais plus riche, accusé d'envahir le Honduras en envoyant des dizaines de milliers d'agriculteurs s'installer dans le pays.

Il y a deux jours, le match de football entre la Serbie et l'Albanie a dégénéré au point dêtre finalement arrêté par l'arbitre. Là encore, il y a des tensions entre les deux pays, et elles concernent le Kosovo, petite province de Serbie peuplée à 90% d'Albanais dont l'indépendance n'a jamais été reconnue par Belgrade.

Toutefois, malgré ces deux exemples, le football n'a pas l'apanage de ces rencontres qui dépassent largement le cadre sportif.

Quand les démocraties populaires prennent leur revanche sur l'URSS

Retour en 1969 : les hockeyeurs tchécoslovaques battent les Soviétiques lors d'une rencontre des championnats du monde. Aussitôt, la rue y voit la revanche de l'écrasement de la révolte, un an plus tôt en août 1968, par les chars du Pacte de Varsovie.

Avant Prague, il y eut Budapest en 1956, et là encore, le sport a illustré la haine envers l'URSS. Dans un match de waterpolo des JO de Melbourne, Hongrois et Soviétiques en viennent aux mains. On raconte même que la piscine était rouge du sang des joueurs. Ainsi, le sport, présenté souvent comme pacificateur des relations internationales a pu aussi être le lieu de l'expression des tensions. Mais s'il peut en être le détonateur, il n'en est jamais à l'origine.

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