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Histoires d'info. Trump: "Clinton n'a pas l'endurance mentale et physique" pour être présidente... un air de déjà-vu

Les attaques sur la santé physique et mentale d'Hillary Clinton se multiplient depuis plusieurs jours. Une stratégie que la droite américaine avait déjà utilisée avec succès. 

Article rédigé par franceinfo, Thomas Snégaroff
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Donald Trump: "Clinton n'a pas l'endurance mentale et physique" pour être présidente (AARON P. BERNSTEIN / GETTY IMAGES NORTH AMERICA)

Retour en août 1972, dans le viseur de la droite américaine, le candidat démocrate à la vice-présidence Thomas Eagleton, colistier de George McGovern désigné pour affronter le président sortant Richard Nixon. Une attaque qui porte ses fruits…

"Le sénateur Eagleton a pris sa décision de démissionner après avoir discuté pendant plus de deux heures avec le sénateur McGovern, le candidat démocrate à l'élection présidentielle. Ainsi la campagne menée contre le candidat à la vice-présidence a porté ses fruits. Dans un pays où l'on n'est pas tellement tendre avec les handicapés et les souffrants et après tout ce qui avait été dit sur les depressions nerveuses du sénateur Eagleton, il devenait difficile au candidat à la présidence de conserver son colistier sans perdre des voix."  

Eagleton avait dû avouer avoir eu recours quelques années plus tôt à des électrochocs pour traiter sa dépression. Et Nixon s’envola vers une victoire qu’il aura sans doute acquise aussi largement sans cette histoire.

En revanche, en août 1988, George Bush père est en très grandes difficultés dans les sondages face au candidat démocrate Michael Dukakis, Gallup le donne 17 points derrière ! Et cette stratégie de rumeurs et de dénigrements physique et psychique est de retour…

Question: "Dukakis doit-il publier son dossier médical ?"

Réponse de Reagan: "On n'attaque pas un invalide."

Cette gaffe est liée à la rumeur répandue par un groupe d'extrême-droite. Dukakis aurait fait deux dépressions nerveuses. Ronald Reagan s'est excusé tout en ajoutant: "Le peuple américain a le droit de tout savoir sur la santé de son président."Savez-vous quelque chose de la santé de Dukakis ?" lui demande-t-on. "Non, je voulais simplement plaisanter, ça n'a pas marché."

C’est la première lame d’une attaque sur la faiblesse de Dukakis qui portera finalement ses fruits. Début septembre, Bush est cinq à six points devant son adversaire. Et il l’emportera largement en novembre.

Dans les cas de Eagleton, de Dukakis et de Clinton aujourd’hui, l’objectif est le même : dépeindre un adversaire incapable physiquement d’assumer la fonction présidentielle. 

Nixon et Reagan et maintenant Trump… et l’on repense au concept psychanalytique de  "projection" défini ainsi : "Une personne en proie à des pulsions, des pensées, des désirs qu'elle ne peut reconnaître pour siens utilise un mécanisme de défense essentiellement imaginaire : elle les déplace sur autrui."

 

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