A l'ombre des drones
Nabila est
pakistanaise, elle vit dans ces régions montagneuses du pays, ces zones
tribales de l'ouest à la frontière avec l'Afghanistan, là où les talibans et
autres mouvements islamistes armés trouvent refuge, là ou l'armée américaine
mènent depuis des années une guerre sans pilote.
Il y a un an, l'un
de ces drones a lâché ses missiles à proximité de la maison de la famille de
Nabila... La grand mère, Momina Bibi, récoltait alors des légumes dans son
jardin... "On m'a dit qu'elle avait explosé en morceau "
raconte au Congrès le frère de Nabila, venu lui aussi témoigner, à l'invitation
d'un député démocrate. Depuis,
explique ce garçon, "je préfère les jours nuageux, pour ce que les drones
ne volent pas ces jours là "( à lire sur Bigbrowser).
Slate évoque de son côté un
documentaire diffusé sur le site Motherboard, site anglo-saxon. Un reportage
réalisé l'an dernier toujours dans ces régions du nord ouest du Pakistan. Son
auteur, une journaliste américano pakistanaise a tenté de cerner les
conséquences à la fois matérielles et psychologiques subies par ceux qui vivent
ces attaques de drones... Les victimes collatérales de cette nouvelle forme de
guerre contre le terrorisme. "Il
y a une impression de ne rien pouvoir contrôler ", explique la journaliste
qui a notamment recueilli le témoignage d'un adolescent qui a perdu deux proches
dans une attaque en 2010 : "Ils volent au dessus de nos têtes, il y en
a entre 7 et 8 par jour... Ils volent très bas la nuit, c'est très stressant.
Beaucoup de gens perdent la tête. "
Cette nuit, des
tirs de drones américains ont d'ailleurs fait trois morts de plus, dans ces régions
tribales. C'est un camp de combattant qui était visé selon un haut gradé du
renseignement pakistanais.
Histoire Con nectée du jeudi : Le projet Kindia 2015
Avec Claire Leproust de Capa
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