Gouvernement fantôme, argent des banlieues et les Echos toujours absents
Pour commencer ce matin, une collection de fantômes, c'est la Une de Libération.
Mais où est passé le gouvernement ? c'est la question que pose Libération à la Une ce matin, avec ce titre cruel, le gang des Potiches, Libé constate que nombreux sont les ministres comme Michel Barnier hier au Guilvinec marginalisés par un Président omniprésent. Michel Barnier muet dans le rôle de la carpe hier chez les pêcheurs dit Libération.
C'est Sarkozy le voleur de portefeuilles dit encore Libération qui se demande combien de temps ça peut durer comme ça...
De jour en jour , le cercle des ministres disparus s'agrandit constate Laurent Joffrin dans son éditorial... Après avoir procédé à l'escamotage du premier d'entre eux, Sarkozy le prestidigitateur a décidé de dissoudre une bonne partie des membres de ce qu'on n'ose plus appeler un gouvernement... et qui ressemble de plus en plus à une collection de fantômes... Déjà les rumeurs de remaniement se répandent et on ne donne pas cher de l'avenir des ombres qui nous gouvernent, mais attention dit encore Libération à l'adresse du président, à force de miner ses soutiens, on ne trouve plus rien sur quoi s'appuyer.
Libération a quand même trouvé quelques ministres qui parviennent à exister, les deux Xavier, Bertrand et Darcos, Jean-Louis Borloo et Rachida Dati. Rachida Dati qui annonce dans le Parisien qu'elle sera bien tête de liste de l'UMP pour les municipales de l'an prochain dans le septième arrondissement à Paris.
Et loin du 7ème arrondissement et des beaux quartiers, une question maintenant : à quoi sert l'argent des banlieues ?
Banlieues, le rapport accablant titre le Parisien-Aujourd'hui en France à la une, parce que dans son rapport rendu public aujourd'hui, la cour des Comptes ne mâche pas ses mots, l'argent injecté dans les banlieues depuis cinq ans n'a pas porté ses fruits. Sur la sellette, les lourdeurs de l'administration, des dispositifs trop compliqués et des subventions promises qui tardent trop.
Autant dire que Fadela Amara, secrétaire d'Etat à la politique de la Ville, va devoir faire la révolution et comme elle le martèle faire exploser les préjugés si elle veut vraiment métamorphoser le visage des cités qui n'y croient plus.
Pourtant ce n'est pas faute d'avoir injecté des milliards, dit le Parisien, mais dans les immeubles délabrés, 20 ans de politique de la ville n'ont rien changé ou presque, c'est ce que confirme la Cour des Comptes.
Malgré le mille-feuille de dispositifs richement dotés, un chiffre résume l'échec : un taux de chômage de 22 pour cent dans les cités, largement plus du double de la moyenne nationale. Et même 42 pour cent pour les 15-24 ans.
Le Parisien rappelle que le énième plan Banlieue sera annoncé au début de l'an prochain par Nicolas Sarkozy, invisible dit le Parisien à Argenteuil, la Courneuve, Clichy sous Bois et ailleurs depuis qu'il est à la tête de l'Etat.
Dans les autres journaux Jean-Christophe ?
France Soir s'intéresse au marché noir des mariages blancs, à l'occasion d'un procès qui commence aujourd'hui, le phénomène selon France Soir a plus que triplé depuis 2001, et le journal estime que le durcissement de la loi sur l'immigration aura pour effet pervers d'amplifier encore ce juteux marché noir, un exemple à l'appui, un réseau qui gagnait 25 000 euros par mois en organisant des mariages blancs.
De son côté, le Figaro fait le bilan des six mois de présidence Sarkozy et titre sur le temps des épreuves qui commence, avec les grèves qui s'annoncent dans les transports, et le début de contestation dans les facs...
A propos de grève, l'Humanité revient sur l'escale bretonne de Nicolas Sarkozy pour constater que les pêcheurs n'ont pas mordu à l'hameçon, l'Humanité qui se demande aussi dans un cahier spécial avec des historiens ce qui reste de la Révolution d'octobre 1917, 90 ans après la prise du pouvoir à Moscou par Lénine et les Bolchéviques.
Enfin les Echos encore absents des kiosques...
Toujours l'effervescence et même le big bang dans le monde de l'information économique constate le Figaro et pas seulement en France : après les grandes manoeuvres autour du Wall Street Journal, la bible des milieux d'affaires internationaux, et autour de Reuters, c'est le deuxième jour de grève du côté des Echos, absents des kiosques, avec en plus ce matin un nouveau cri d'alarme cette fois à la une de la Tribune : un gros titre qui barre la une, la presse économique en danger.
Après avoir racheté les Echos, le groupe le luxe LVMH s'apprête à décider à qui il vend la Tribune, sur fond de contestation des salariés, pour qui l'opération va mettre en péril l'indépendance du journal.
Commentaire dans la Croix : quand les journalistes parlent des journalistes, il ne faut pas croire que ça ne concerne que les journalistes, la situation des Echos ou de la Tribune rappelle encore une fois la vulnérabilité de la presse écrite en France.
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