Cet article date de plus d'onze ans.

Le monde numérique contre le gouvernement

La filière numérique s'inquiète d'un article de la loi de programmation militaire qui va permettre aux différentes polices et services de renseignement de surveiller tout internet sans autorisation d'un juge.
Article rédigé par Jules Lavie
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (©)

Cette Loi de programmation militaire doit être débattue demain au Sénat après un vote la semaine
dernière à l'Assemblée. C'est l'article 13 de ce texte qui suscite la très vive
opposition des industriels du numérique ; un article qui autorise, sous
couvert d'une lutte généralisée contre la délinquance, toutes forces de police
et de gendarmerie ou agent habilité par ces forces à avoir accès aux données
numériques de tous les internautes, avoir accès à toute trace laissée sur les
réseaux et ce sans droit de regard de la Justice.

Nous
sommes à deux doigts de la dictature numérique
 " martèle à ce propos
sur le site des Echos Gilles Babinet, le représentant du lobby français
d'internet auprès de la Commission européenne à Bruxelles. Un homme qui précise
que cet article de loi équivaut à un " blanc seing donné aux militaires
et à d'autres pour écouter tout le monde en temps réel
. " Le Conseil national du numérique, qui est l'instance consultative de la filière auprès des
pouvoirs publics a lui même pris partie contre la mesure, vendredi.

Autre acteur de
cette filière, l'association des services internet communautaires, l'Asic, qui
regroupe notamment des sociétés comme Dailymotion ou Google, fait de son côté
le parallèle avec le scandale Prism aux Etats UNIS, les écoutes de la NSA. L'Asic
qui s'inquiète de la possibilité qui sera offerte aux services de
renseignements français de " se greffer directement dans le cœur de
tous les serveurs des acteurs de l'internet
 ".  Face à ces critiques très vives, Laure de la
Raudière, députée UMP et secrétaire nationale en charge du numérique s'étonne sur
Twitter du silence de ses confrères de gauche. Le gouvernement de son côté campe
sur sa position et n'entend par remettre en cause l'article et la mesure
incriminée. Seule la ministre du numérique, Fleur Pellerin, a tenté de répondre
à ces inquiétudes en promettant simplement d'évoquer tout cela dans le cadre
d'une future loi sur les libertés qui serait à l'ordre du jour l'an prochain.

 

Image du jour : entre deux manifestations, les thaïlandais célèbrent leur roi, Bhumidol. 

Avec Laura Placide de Citizenside

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