Il était une fois en Amérique : 1916, Woodrow Wilson le pacifiste
Alors que l'élection présidentielle se profile aux États-Unis, retour pendant tout l'été sur des épisodes marquants de l'histoire politique américaine.
"Le monde veut vivre. L'Europe veut respirer. Les peuples entendent disposer librement d'eux-même." Cette voix est celle du président du Conseil Paul Deschanel, le 22 décembre 1914, et les mots qu’il emploie doivent avoir un écho particulier à la Maison Blanche où le président Wilson se prépare à se lancer à la conquête d’un deuxième mandat.
"Droit des peuples à disposer d'eux-mêmes" et "primauté du droit sur la force" sont très clairement des valeurs défendues par Woodrow Wilson, au point que l’on peut se demander si Deschanel ne lance pas un appel aux États-Unis pour qu’ils sortent de leur neutralité.
Promesses brisées
Personnellement et philosophiquement, Wilson est favorable à l’Entente, mais la tradition isolationniste de son pays et la puissante communauté germano-américaine constituent d’importants freins à une entrée en guerre. Les périls ne sont pas alors qu’en Europe : la révolution mexicaine inquiète également beaucoup Washington.
Lors de la campagne de 1916, Wilson tient le cap de la neutralité, avec deux slogans : "He kept us out of war", il nous a gardé hors de la guerre, et "America First", l'Amérique d'abord. Son adversaire républicain Hugues accuse le président de ne pas avoir préparé son pays à la guerre, ce qui conforte Wilson dans son image de pacifiste qui plaît aux Américains. Mais qui ne résistera pas longtemps. Un mois après le début de son deuxième mandat, en avril 1917, Wilson engage son pays dans la Première Guerre mondiale.
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