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Ils ont fait l'actu: Amélie Oudéa-Castéra, ministre des Sports, s'apprète à vivre une année chargée

La ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castéra vient de connaître une année riche en événements et s'apprète à vivre deux événements majeurs : la Coupe du monde de rugby en septembre et les Jeux olympiques l'an prochain.
Article rédigé par franceinfo, Sandrine Etoa-Andegue
Radio France
Publié
Temps de lecture : 7min
Amélie Oudéa-Castéra, ministre des Sports. (SANDRINE ETOA-ANDEGUE / RADIO FRANCE)

Le 15 février 2023, la ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra donne une conférence de presse après les conclusions d'un audit qu'elle a lancé sur les dysfonctionnements à la Fédération française de football. Le comportement douteux de Noël Le Graët, dirigeant de la plus grande fédération sportive de France, avec les femmes, est notamment pointé du doigt. La ministre affirme ainsi, "il ne dispose plus de la légitimité nécessaire pour administrer et représenter le football français. Je sais que Noël Le Graët est un homme de décisions et j'espère donc qu'il prendra les bonnes dans les jours à venir pour la fédération mais aussi pour lui-même", déclare la ministre des Sports.

Deux semaines après cette conférence de presse, Noël Le Graët, qui depuis fait l'objet d'une enquête préliminaire pour harcèlement moral et sexuel ouverte par le parquet de Paris, a porté plainte pour diffamation contre Amélie Oudéa-Castéra. Il l'accuse d'avoir "menti", suite à sa plainte, la Cour de justice de la République a ouvert une enquête fin juin sur la ministre des Sports. Elle se dit "sereine" face à ces accusations. Poste plus exposé qu'elle ne l'imaginait pour celle qui a proposé ses services au ministère des Sports dès 2017, dès le premier mandat d'Emmanuel Macron, son ancien camarade de promo à l'ENA. Sa fibre politique, dit cette marcheuse de la première heure, remonte à l'enfance.

"Je me suis toujours beaucoup intéressée à la politique et à la chose publique. Il y avait des débats passionnés le dimanche midi chez ma grand-mère, avec beaucoup de sensibilités politiques différentes autour de la table.

Amélie Oudéa-Castéra, ministre des Sports

à franceinfo

"J'ai plusieurs angles par lequel cette fibre politique a pu mûrir, note Amélie Oudéa-Castéra. Mon père avait été directeur de cabinet de plusieurs ministres. J'ai plusieurs oncles qui ont beaucoup œuvré dans le journalisme politique et j'avais une grand-mère socialiste et un grand père qui serait aujourd'hui l'équivalent d'un Républicain, comme on dit. Et tout ça a germé en moi avec la volonté, d’une forme d'en même temps républicain, qui est intéressant et très aligné avec le projet que porte aujourd'hui et qu'incarne Emmanuel Macron."

En cette année très chargée, la ministre des Sports affirme que le plus compliqué à gérer : ça a été le poste lui-même, plus que les scandales et les crises à répétition.

Pourtant cette ancienne haut-fonctionnaire passée par la cour des Comptes, puis chez l’assureur Axa et enfin numéro deux de la fédération française de tennis avant d’arriver au gouvernement avait déjà travaillé sur des sujets très lourds, complexes, parfois sensibles ou difficiles à gérer. "La partie la plus complexe à intégrer ça a été justement le fait d'être constamment en prise avec l'actualité et à devoir être agile pour réagir dès qu'une crise se passe sur un terrain de foot ou dans une fédération, ou que quelque chose dévisse au niveau d'un club qui ne se comporte plus comme il faut", assume-t-elle.

D'autres dossiers importants

Il y a eu les violences sexuelles et sexistes dans le sport amateur et de haut niveau, un enfant sur sept est concerné selon les chiffres du secrétariat d’État à l’enfance, mais aussi l’organisation de la Coupe du monde de rugby en septembre et bien sûr les Jeux Olympiques dans un an à Paris. Autres dossiers, les remaniements dans les grosses fédérations que sont celles du football et du rugby, à ce propos, elle précise que "ce sont deux affaires qui n’ont rien à voir, deux circonstances par contre très âpres, très difficiles. Je pense quand même que ce qui s'est passé dans le foot a été peut être encore un peu plus lourd que ce qu'on a pu connaître dans le rugby, mais qu'à l'inverse, dans le rugby, il y a eu deux temps. Il y a eu la crise Atcher et ensuite la crise Laporte. Donc ça a été des épreuves un peu répétées qui ont été la dimension plus difficile dans le rugby. Je vois aujourd'hui qu'il y a aussi beaucoup de fédérations qui vont bien, qui se préparent bien aux Jeux, qui sont dans une bonne dynamique. Et j'ai quand même le sentiment que les plus grosses crises, elles sont vraiment derrière nous maintenant."

La Fédération française de tennis a été aussi dans l'actualité cette année, et notamment cette enquête de Franceinfo concernant des irrégularités concernant la vente de billets pour Roland-Garros. Beaucoup des détracteurs de la ministre, ancienne espoir française de tennis et ex-numéro 2 de la FFT, dénoncent qu’elle n’y ait pas accordé autant d’attention que pour les autres grosses fédérations où "le ménage" a été fait. Amélie Oudéa-Castéra tient à rappeler qu’elle a aujourd’hui "un décret de déport, un décret qui m'interdit de regarder dans les affaires de cette Fédération française de tennis. Et donc, c'est aujourd'hui Matignon qui opère ce suivi. Une enquête a été ouverte par le PNF. Moi, je n'ai absolument rien à voir avec ces sujets de billetterie, au sens où je ne suis pas du tout une partie prenante des faits qui peuvent être aujourd'hui reprochés aux acteurs de ce dossier. Je suis sereine. C'est à la justice qu'il reviendra de faire toute la clarté sur ces éléments-là."

Une rentrée chargée

La ministre va s’accorder quelques vacances en famille, l’occasion de retaper des balles de tennis, chose qu’elle n’a pas "beaucoup le temps de faire" pendant l’année. Elle détaille, "je vais mettre à profit le petit sas de l’été pour taper quelques balles avec mon mari et mes enfants. Ce sera bienvenu pour retrouver un peu de fluidité, retrouver aussi un peu de tonicité dans les cuisses, dans les jambes, repartir courir un peu au bord de l'océan, pour une rentrée qui sera à la fois tonique et en pleine forme."

Et à un an des Jeux olympiques, sur les sujets qui fâchent sécurité, transports, infrastructures, budget, Amélie Castera affiche la même sérénité même si, dit-elle, "je sais évidemment que je serai jugée sur la réussite de cet événement."

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