Ils ont fait l'actu. Olivier Péverelli, maire d'une commune touchée par un tremblement de terre : "On n'a pas la culture d'un séisme en France"
Comme tous les étés, Sébastien Baer revient sur les événements marquants de l'année. Et ce sont ceux qui les ont vécus qui les racontent. Vendredi, le maire du Teil, commune ardéchoise touchée par un tremblement de terre en novembre dernier.
11 novembre 2019. Dans la vallée du Rhône, un tremblement de terre d'une magnitude de 5,4 provoque la panique à Montélimar et dans ses environs. C'est le séisme le plus important survenu en France depuis 16 ans. Miraculeusement, le bilan humain est léger : quatre personnes sont blessées. Mais les dégâts matériels sont spectaculaires, notamment au Teil, 8 500 habitants, en Ardèche. En direct sur franceinfo ce 11 novembre, le maire Olivier Péverelli explique avoir vécu 20 secondes d'angoisse. "Déjà, à la mairie on a un escalier qui est endommagé et des plafonds écroulés. Il y a les deux clochers des églises qui menacent de tomber et puis 100 ou 200 maisons qui ont des fissures énormes". Le Teil, comme huit autres communes, a été reconnue en état de catastrophe naturelle. À elle seule, la ville concentre 80% des dégâts. Un bâtiment sur quatre a été fragilisé. Il faudra restaurer l'église, consolider la mairie et raser plusieurs écoles.
Aujourd'hui encore, la violente secousse est dans toutes les têtes d'autant que l'après-séisme a été délicat à gérer, insiste le maire Olivier Pévérelli. "On n'a pas la culture d'un séisme nous en France, donc ça a été très compliqué pour les experts, les assurances, pour faire des diagnostics et comme les maisons ont été fortement ébranlées, cela demande des expertises très pointues. Et on manque d'experts", regrette le maire qui pointe les relations parfois difficiles avec les assureurs : "Certains n'ont pas pris la mesure de ce qu'est un séisme. Ils considèrent que les fissures qui apparaissent ne sont pas liées au séisme, par manque de pratique. On n'a pas eu de séisme de cette ampleur depuis longtemps, donc on ne sait pas faire".
Le coronavirus a ralenti les travaux
La crise sanitaire qui a figé toutes les activités a aussi considérablement ralenti la reconstruction de la ville. "C'est compliqué notamment pour les commerces qui avaient déjà vécu deux mois difficiles après le séisme. Le Covid-19 est venu s'ajouter à cela donc le moral n'est pas très bon" ajoute Olivier Péverelli. Neuf mois après le séisme, seules cent familles sur les 900 évacuées ont pu regagner leur domicile. Le programme de réaménagement de la commune a débuté le mois dernier, toute la ville va être repensée. La facture pourrait dépasser les 200 millions d'euros.
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