"Magique!" : meilleure jeune joueuse au monde, la handballeuse Lena Grandveau revient sur la finale du Mondial féminin qui a tout fait basculer

Benjamine à 20 ans des Bleues en cette finale de décembre 2023, Lena Grandveau "sauve la France" en inscrivant les quatre derniers buts de la rencontre face aux Norvégiennes, tenantes du titre.
Article rédigé par Sandrine Etoa-Andegue
Radio France
Publié
Temps de lecture : 5 min
Léna Grandveau avant un match à Rennes, l'un des derniers avant les JO. (SANDRINE ETOA-ANDEGUE / RADIO FRANCE)

7 décembre 2023, les Bleues s'imposent en finale du Mondial féminin de handball. Lena Grandveau, la benjamine de l'équipe, est sur un nuage : "C'est incroyable, c'est fou et je n'arrive pas à m'en rendre compte. C'est juste magique et aujourd'hui, faire partie de l'équipe de France, ce n'est pas rien. Je suis tellement fière de pouvoir battre les Norvégiennes, à 20 ans, en finale des championnats du monde !"

Elle disputait son premier Mondial et sa prestation dans les dernières minutes du match, où elle inscrit les quatre derniers buts, a été déterminante pour la victoire. Lena Grandveau a permis aux Françaises de s'imposer 31 à 28 face aux Norvégiennes, tenantes du titre. "Lena, elle, a sauvé la France", a même déclaré l'entraîneur Olivier Krumbholz. 

Un parcours fulgurant pour la joueuse licenciée aux Neptunes de Nantes. Arrivée en équipe de France en septembre 2022, elle est sélectionnée pour les Jeux olympiques de Paris. Fin mars, elle a reçu le titre de meilleur jeune joueuse au monde, la première de ce nouveau palmarès créé par la fédération internationale de handball. La finale en championnat du monde a été un tournant dans sa carrière. "Pour moi, ce sera le match de mon début de carrière, le plus beau match qu'on ait fait et en terme des émotions, la fierté de gagner ce Mondial à 20 ans et avec toute cette équipe qui a de l'expérience mais aussi beaucoup de jeunesse", retient-elle. Quelques mois après, elle en garde en souvenir : "Le dernier temps mort d'Olivier où l'on se regarde toutes dans les yeux. On se dit : 'On a gagné'. Il devait rester 35 secondes et en fait là, tout le monde pleure et du coup, on n'est plus du tout dans le match. On est juste en train de profiter des dernières secondes de jeu sur le terrain avec nos familles en haut qui sont en train de faire plus de bruit que le monde dans les tribunes entre Danois et Norvégiens. Magique".

Renommée, sponsors... "Tout change" après

Il y a un avant et un après cette finale en termes d'exposition médiatique. "C'est sûr que tout change, à Nantes comme en équipe de France. On a forcément des partenaires qui arrivent. J'en ai deux officiels et bien sûr, quelques propositions. Avant, j'en avais zéro". Cette médiatisation est, selon Léna Grandveau, "agréable et intéressante car elle permet aussi de parler de cet exploit dans le monde entier". En France, "les gens connaissaient mon nom depuis quelques années, même si ce n'était pas depuis dix ans. Mais c'est sûr que dans le monde du handball, personne ne me connaissait. Ça aura marqué, je pense, la Norvège et les autres équipes".

Un changement de statut qu'elle lit dans le regard des gens, "différent". Cet avant et après, elle le mesure "quand tu rentres dans une salle et qu'il n'y a pas beaucoup de bruit et qu'à la fin, on applaudit, comme si t'avais sauvé je ne sais pas quoi... Forcément j'ai un peu plus confiance, je me dis que je suis un peu plus polyvalente, je peux faire plusieurs choses à différents postes. Je suis encore la plus jeune dans l'équipe mais je ne suis plus la petite jeune qui vient d'arriver. Maintenant je dois assumer le statut et, si je veux être prise dans toutes les compétitions, je dois montrer que je suis capable".

Les JO, un "rêve de gosse"

Sa précocité, sa maturité et même son culot sont des traits de sa personnalité depuis son plus jeune âge. "J'ai toujours aimé bouger, j'ai toujours aimé oser faire les choses. Après, c'est sûr que c'est compliqué de toujours faire les choses avant qu'on nous le demande ou d'essayer de montrer que j'étais capable". Née dans une famille sportive, sa mère faisait du handball jusqu'à sa naissance, elle a commencé jeune à pratiquer cette discipline. "J'avais 5 ans donc je connais ce sport depuis très longtemps. Le haut niveau depuis peu mais j'en ai toujours eu envie. Depuis que je suis jeune, je suis surclassée dans les catégories. J'ai toujours été beaucoup en avance dans tous les sports". La native de Beaune en Côte d'Or dit avoir conscience qu'elle est devenue un modèle pour beaucoup de jeunes filles qui suivent l'évolution de sa carrière. "J'essaie d'être présente pour les jeunes des clubs du côté de Dijon, dit-elle. Quand je les regarde, je me vois au même âge, ça fait drôle."

Heureuse d'avoir été sélectionnée pour les Jeux Olympiques, Léna Grandveau raconte que c'est "un rêve de gosse. J'ai toujours rêvé de faire les JO, j'ai toujours regardé les JO à la télé, que ce soit le hand ou même tous les autres sports. C'est quelque chose d'incroyable. Je pense qu'on ne se rend pas compte encore". À Paris, les handballeuses de l'équipe de France tenteront de décrocher la médaille d'or, comme à Tokyo il y a quatre ans.

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