Que deviennent les trente-trois mineurs de Copiapo ?
Après un effondrement, ces trente-trois hommes étaient restés bloqués au fond de leur mine : 69 jours 700 mètres sous terre. Le 13 octobre 2010, les mineurs étaient sortis lors d'une opération de sauvetage très médiatisée. C'est plutôt l'amertume qui domine aujourd'hui chez les trente-trois mineurs de Copiapo. Après leur sortie, ils imaginaient une vie différente, meilleure avec un peu plus d'argent. Ils ont vite déchanté : leur histoire a passionné le monde entier mais ne leur a pas rapporté de quoi vivre tranquille le restant de leur vie.
Leur vie n'a pas beaucoup changé
Quatorze d'entre eux recoivent aujourd' hui une pension à vie d'environ 500 euros, c'est à dire deux fois le salaire minimum chilien, mais très loin de ce qu'ils touchaient quand ils travaillaient au fond de la mine. Cette pension a été attribuée aux plus de cinquante ans ainsi qu'à ceux qui souffrent de séquelles physiques et psychologiques.
La plupart des autres ont retrouvé du travail, ou ont créé leur petite entreprise mais rien de bien mirobolant. Il y a bien eu egalement ce milliardaire de Copiapo, Leonardo Farkas, qui a donné à chacun d'eux l'équivalent de 7.500 euros... Mais encore une fois leur vie n'a guère changé dans ce coin du désert de l'Atacama : la plupart continue à vivre dans les mêmes baraquements qu'avant l'accident. Enfin, en ce qui concerne l'action en justice engagée par les mineurs il y a un an, les magistrats ont classé la plainte au pénal contre les propriétaires du site. "On nous a enterrés une seconde fois ", réagissent alors les mineurs, dépités.
Super Mario essaie d'entretenir la flamme
Super Mario, c'est Mario Sepulveda, le plus charismatique des trente trois. En tout cas celui que l'on a le plus vu dans les médias. Tres vite sa personnalité avait emmergé du lot. C'est lui qui aujourd'hui, vaille que vaille, tente d'entretenir la flamme encore un peu. Pour que l'on ne les oublie pas.
Le Chili semble de moins en moins s'intéresser à eux
Même s'il y a tous les ans au mois d'août à Copiapo une cérémonie qui rappelle l'effondrement de la mine. Même si en juin dernier pendant la Coupe du monde de football, la banque du Chili sponsor de l'équipe nationale a fait appel à eux pour une pub sur le thème "Rien n'est impossible pour les Chiliens ". Il y a maintenant des rumeurs sur fond de jalousie à propos de l'argent qu'ils auraient gagné. Et sur les invitations, les conferences lucratives, les voyages.
Certains rappellent également que cette région du désert de l'Atacama est très pauvre et que beacuoup d'autres mineurs perdent leur emploi ou sont victimes d'accident sans pourtant obtenir quoi que ce soit. Lundi soir, une chaine nationale chilienne diffusait un reportage sur les tensions qui naitraient dans le goupe à cause des droits à percevoir pour le livre et le film qui doivent sortir en 2015. Quatre ans après avoir retrouvé la lumière, les héros semblent un peu fatigués.
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