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Que devient le site de Sivens dans le Tarn ?

Retour ce vendredi sur "l'affaire Sivens", du nom de ce projet de barrage pour lequel se sont affrontés pendant des mois les "zadistes", opposants au barrage, aux forces de l'ordre.
Article rédigé par Sébastien Baer
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Maryline Lherm, maire de Lisle-sur-Tarn et conseillère départementale © Sébastien Baer / RF)

26 octobre 2014. A Sivens, dans le Tarn, Rémi Fraisse, 21 ans, est tué par l'explosion d'une grenade de la gendarmerie. La mort du jeune militant écologiste attise les affrontements entre les "zadistes", les opposants au projet de barrage, qui bloquent le site, et les forces de l'ordre. A l'époque, Maryline Lherm, maire de Lisle-sur-Tarn et conseillère départementale, s'inquiète de la situation : "Il faut que les choses aillent très très vite. Que je puisse rassurer la population qui est terrorisée. Il y avait des barrages avec des gens cagoulés et des barres de fer. Donc il y a des gens qui habitent sur le site qui ne peuvent plus vivre normalement ".

 

Vives tensions

 

Après le drame, des manifestations – parfois violentes ont également lieu un peu partout en France, à la mémoire de Rémi Fraisse et contre les violences policières. Cinq jours après la mort du militant écologiste, les élus du Tarn suspendent le chantier. Quelques mois plus tard, le 6 mars, le projet de départ est abandonné et remplacé par une retenue d'eau de taille réduite. Et le même jour, les derniers zadistes sont évacués après 17 mois d'occupation.

Aujourd'hui, le calme est revenu, mais "l'affaire Sivens" n'est pas terminée, assure Maryline Lherm : "Le site reste interdit, il y a des intrusions, des curieux. Et puis personne n'est vraiment parti. Il reste des zadistes sur le territoire. Certains vivent sur ma commune ou à proximité ".

 

Projet légitime

 

La maire de Lisle-sur-Tarn continue à défendre le projet de retenue d'eau, aujourd'hui en suspens.  "Ce projet est toujours légitime. D'autant plus qu'on vient de vivre une grande période de sécheresse. La préfecture du Tarn vient de prendre des mesures de restriction d'eau, notamment sur le Tescou. On va se retrouver très rapidement avec un asséchement du Tescou. Cela prouve la légitimité de cette retenue d'eau ".

Aux alentours, l'affaire Sivens a déchaîné les passions. "Il y a des gens qui se sont heurtés, qui se sont déchirés, et ça dure encore " explique Maryline Lherm, qui regrette la volte-face du gouvernement dans ce dossier. "Le gouvernement a reculé. Le conseil départemental du Tarn n'a fait que subir ce que l'Etat n'a pas assumé ".

Des investigations sur les circonstances de la mort de Rémi Fraisse ont aussi été menées par l'inspection générale de la gendarmerie nationale. Dans leurs conclusions, que la famille de Rémi Fraisse conteste, les auteurs du rapport écartent toute faute professionnelle des gendarmes.

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