"Tenir Debout" : à l'occasion de la sortie de son dernier roman, Mélissa Da Costa tente d'analyser son succès phénoménal

Il est question d'un couple à la dérive dans le huitième et dernier roman de Mélissa Da Costa, "Tenir debout", qui sort mercredi aux éditions Albin Michel. L'autrice la plus lue de France en 2023 raconte la genèse de cette histoire et les raisons qui la poussent à écrire.
Article rédigé par Sandrine Etoa-Andegue
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5 min
Melissa Da Costa, le 8 mars 2022. (JOEL SAGET / AFP)

Depuis son premier livre Tout le bleu du ciel, sorti en 2019, Mélissa Da Costa est autant boudée par la critique et les prix littéraires qu'elle est plébiscitée par une large communauté de lecteurs, et bénéficie d'un bouche-à-oreille enthousiaste des libraires. Cette ancienne chargée de communication cumule plus de trois millions d'exemplaires vendus pour ses sept romans précédents, en comptant tous les formats. Et le 17 janvier 2024, l'autrice à succès s'est emparée de la première place de ventes de livres.

Dans un classement du Figaro, elle est devenue, après 12 ans de règne sans partage de Guillaume Musso, l'autrice la plus lue de France en 2023. "J'ai du mal à l'expliquer, confie l'autrice de 34 ans. Si je me base sur ce que me racontent les lecteurs quand ils viennent me voir, je traite de sujets assez douloureux en général, et du coup je vais toucher très fort quelque chose d'intime chez le lecteur." Elle publie, mercredi 14 août, son huitième roman, Tenir debout, une histoire de couple qui se délite après un accident de la vie.

"Je me suis dit qu'il y avait un sujet à traiter"

"À chaque roman, c'est un petit peu différent, ils ne naissent pas toujours de la même façon", explique l'autrice en revenant sur la construction de ce nouveau livre. "Là, j'étais en train de corriger un autre de mes romans, Les Douleurs fantômes, et parmi toute cette galerie de personnages, j'avais un couple déjà, dont l'un des deux était touché par le handicap physique, la dépendance... On était déjà dans ce couple qui se détruisait à force de colères, à force de rancœurs. C'étaient deux personnages parmi tant d'autres et je me suis dit qu'il y avait un sujet à traiter. Sur le couple face à une épreuve qui vient faire vaciller un équilibre, qui vient faire vaciller l'image qu'ont les deux protagonistes l'un de l'autre."

Pour elle, il n'y a pas vraiment de recette pour faire un best-seller : "Il faut être dans l'universel, j'imagine, être dans l'humain, dans ce qui relie les gens entre eux, analyse-t-elle. Et puis l'émotion est très importante, je sais que les romans qui se partagent, qui s'offrent, qui se recommandent, sont avant tout des romans qui font pleurer, rire, qui touchent intimement." 

Une étiquette feel-good qui ne doit pas empêcher des "romans qui comptent"

Ses romans ont souvent été qualifiés de "feel-good", romans "qui font du bien", mais l'autrice réfute l'image d'œuvres légères qui peut accompagner cette étiquette. "Ce n'est pas ce que mes lecteurs me faisaient sentir, raconte-t-elle, j'avais l'impression que c'étaient des romans qui pouvaient changer des existences, changer des façons de voir le monde, donc des romans qui comptent, qui marquent quand même !" Mélissa Da Costa se dit peu attentive aux prix prestigieux, mais le titre "d'autrice la plus lue de France" a tout de même changé l'image qu'elle avait d'elle-même dans son parcours d'écrivain, un mot qu'elle s'approprie complètement désormais : "Quand on est lu en grand nombre, on se sent validé, légitimé, reconnaît-elle, après au quotidien, je pense que ça ne change pas grand-chose à ma façon d'écrire aujourd'hui."

Tous les ouvrages de Mélissa Da Costa sont en cours d'adaptation au cinéma ou à la télévision. Pour Les Femmes du bout du monde, le tournage démarrera bientôt en Nouvelle-Zélande, avec notamment l'actrice Emmmanuelle Bercot.

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