"45 ans" : l'éternelle jeunesse des sentiments
Dans ce film, Charlotte Rampling et Tom Courtenay forment un vieux couple, uni. Ces deux septuagénaires profitent d'une retraite heureuse dans la campagne anglaise et s'apprêtent à fêter avec beaucoup de tendresse leurs 45 ans de mariage, jusqu'à ce que, lui, Geoff, apprenne que le corps d'une jeune femme son amour de jeunesse disparue il y a de longues années, a été retrouvé prisonnier des glaces et qu'il est donc resté comme préservé du temps.
Et face à l'émotion de son mari , et bien sa femme, Charlotte Rampling, va, elle, progressivement, presque imperceptiblement, se troubler, se fissurer, se retrouver piégée dans une jalousie de jeune fille, une tristesse, une douleur, qu'elle sait irrationnelles mais qui sont bien réelles. Or ce trouble et ce bouleversement ne passent jamais par les cris, les larmes ou les hurlements. Tout passe par les visages, les regards, des silences un peu plus lourds ou des gestes que l'on retient. Cela fait de ce portrait de couple un film simple, pudique, qui prend son temps, mais au fil duquel on s'attache vraiment à ce couple, ce vieux couple, que l'on découvre donc toujours animé de sentiments imprévisibles, intenses et mystèrieux.
Ce film vaut d'ailleurs à Charlotte Rampling d'être nommée aux oscars après avoir déjà obtenu le prix d'interprétation au festival de Berlin. Il faut souligner que la comédienne, qui dit que "les sentiments ne vieillissent pas" est profondément émouvante dans ce rôle, sans doute parce qu'il y a finalement peu d'actrices de cet âge dont le visage est resté aussi naturel, dont les traits portent le passage du temps, mais dont le regard reste le même. C'est pourquoi elle incarne à merveille cette idée que, quel que soit l'âge, les sentiments qui nous animent sont toujours aussi puissants.
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