"Alerte rouge en Afrique noire" : OSS 117 change de réalisateur et d'époque, pour un troisième film presque à la hauteur des précédents
Le troisième volet des aventures de l'agent secret nigaud et franchouillard est signé Nicolas Bedos et sort mercredi 4 août sur les écrans.
Treize ans se sont écoulés depuis la sortie du deuxième volet, OSS 117 : Rio ne répond plus, mais OSS 117 n'a pas vraiment changé. C'est le monde qui change pour lui : le film se passe en 1981, François Mitterrand est fraîchement élu à la présidence de la République, ce qui est loin d'être au goût du personnage principal, qui préfère quand c'était mieux avant, sous Giscard et avec une France figée dans un certain conservatisme. Il part en mission dans un pays d'Afrique indéterminé pour sauver un jeune agent pris dans des troubles politiques...
Gaffeur, dragueur, lourd, beauf, totalement idiot, Jean Dujardin reprend le rôle à merveille, comme s'il ne l'avait jamais quitté, en ajoutant encore quelques particularités à son jeu : "Cela passe par quelque chose de très scolaire, j'ai besoin de m'abrutir avec pour pouvoir m'en libérer totalement et pourquoi pas inventer et improviser s'il le faut sur le tournage. Et, analyse Jean Dujardin, dans la création de ce personnage, je m'en rends compte maintenant, je suis passé par d'autres zones, par d'autres films, d'autres metteurs en scène. Il y a des personnages qui m'ont permis d'asseoir une autorité, un jeu, de calmer le débit, de me faire un peu plus confiance. Et cette confiance, je la ressens aussi dans la composition de mon personnage."
Nouveau réalisateur, même humour limite
À la réalisation, Nicolas Bedos a succédé à Michel Hazanavicius. On pouvait craindre une charge sur le mode "on ne peut plus rien dire" contre pêle-mêle les minorités, les féministes ou ce que certains appellent le politiquement correct... Fort heureusement, ce n'est pas le cas. Il y a bien plusieurs blagues limites ou racistes mais comme dans les deux précédents films, elles sont équilibrées par la bêtise du personnage et pas mal de précautions. Un peu d'homophobie aussi avec le personnage jeune, fun et moderne joué par Pierre Niney : "Je l'encourageais à développer des choses qui étaient déjà dans le scénario, mais qui n'étaient peut-être pas aussi précises, reconnaît Nicolas Bedos. L'antagonisme entre les deux personnages, le fait que j'aie envie de féminiser un peu, de 'david-bowiser' le personnage de Pierre Niney."
À l'arrivée, ce troisième chapitre un peu long est le moins bon des trois. Il faut dire que les deux autres avaient placé la barre assez haut. Mais on rit quand même, parfois de gêne d'ailleurs, et le film devrait réaliser un nombre confortable d'entrées.
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