Cinéma : "Le colibri", une romance italienne comme on les aime
Le film de Francesca Archibugi, Le colibri, est l'adaptation du roman à succès de Sandro Veronesi. Le colibri est un oiseau capable de faire du surplace en l'air, et par extension, un colibri est une personne incapable de choisir une direction. Marco, joué par l'irrésistible Pierfrancesco Favino, est comme ça. Depuis l'enfance, il est follement amoureux de Luisa, interprétée par Bérénice Béjo, mais ni l'audace de cette femme plus libre que lui, ni le naufrage de son mariage ne l'aident à franchir le pas.
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Dans le roman de Sandro Veronesi, il y a des allers-retours entre le passé et le présent, que Francesca Archibugi arrive à mettre en images, même si on se perd un peu ce n'est pas très grave. On veut comprendre ce personnage qui déjoue les clichés sur l'homme italien.
"Il est assez agaçant, explique l'actrice Bérénice Béjo, parce qu'on se dit mais pourquoi est ce qu'il ne veut pas vivre les choses à fond ? Pour moi c'est un personnage qui se cherche tout au long de sa vie et ne se trouve qu'au moment où naît sa petite fille. Et même l'histoire platonique avec Pierfrancesco Favino, on se demandait mais comment on va faire pour qu'on n'ait pas l'air ridicule."
"Ce n'est pas l'idée qu'on se fait du charmant italien, beau gosse, qui séduit toutes les femmes. Pierfrancesco Favino aimait l'idée de jouer un homme où sa virilité est placée ailleurs que sur le physique, ses rapports sexuels ou son rapport de séduction aux femmes."
Bérénice Béjo, actriceà franceinfo
Le colibri, c'est le film italien avec ses envolées lyriques, des crises de couples bruyantes et des seconds rôles de luxe avec Nanni Moretti et Laura Morante. Sept ans après Fais de beaux rêves de Marco Bellochio, Bérénice Béjo retrouve un cinéma qu'elle adore et pour la première fois, elle a tourné en italien. "Je suis une autre personne, explique-t-elle, et c'est vrai que la langue vous transporte et vous amène ailleurs. Ma voix n'est pas la même. Il y a une pudeur différente, il y a d'autres choses qui s'instaurent. C'est vrai que tout d'un coup on est un peu plus loin de soi."
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