Cinéma : "Sur la branche", une comédie dramatique décalée et poétique
L'histoire de Sur la branche, c'est d'abord et surtout celle de Mimi qui, à bientôt 30 ans, cherche toujours ce qu'elle veut faire quand elle sera plus grande et souffre de bipolarité, ce qui lui vaut des séjours réguliers en hôpital psychiatrique. Mais grâce à son culot, sa fraîcheur et son originalité, elle va s'occuper d'une mission pour l'avocate Claire Bloch et rencontrer Paul, son confrère mal en point dans sa vie et son travail, accessoirement l'ex de Claire, ce qui va provoquer de nombreuses péripéties en chaîne.
Le film est une déclaration d'amour aux décalés, à ceux qui ne rentrent ni dans le cadre ni dans une case. "Mimi n'a pas le sentiment des limites, même sa pathologie n'est pas une limite. Elle ne maîtrise pas le temps qu'elle va avoir pour aller au bout des choses, explique la réalisatrice Marie Garel-Weiss. On voulait faire une comédie : il ne fallait pas s'appuyer sur sa faiblesse, mais sur sa force. On est avec elle, à l'intérieur d'elle. Ce n'est pas pareil que de regarder quelqu'un et d'avoir une forme d'empathie ou de commisération. C'est le personnage principal, c'est elle qui mène ! Et je trouve que tout le monde est fou autour, sauf elle."
Un ton comique en rupture
Indolent et insolent, Sur la branche évolue sur un faux rythme qui va bien avec l'été. Avec un ton comique en rupture lui aussi, et qui de mieux pour l'incarner qu'un Benoît Poelvoorde, jamais aussi bon que dans des rôles de personnages veules, lâches, tout en restant d'une grande sensibilité. "Il est tendre, attachant et vulnérable, dit de lui Marie Garel-Weiss. Il peut tout faire : il peut être un salaud, un traître, il peut laisser cette fille puis la reprendre... Il est extrêmement séduisant en plus, il vous emmène..."
Et il faux saluer aussi la performance des deux comédiens plus jeunes : Daphné Patakia, premier rôle, qui porte le film avec un super travail sur la voix et le regard ; et Raphaël Quenard, l'un des acteurs les plus intéressants du moment.
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