"Du goudron et des plumes", la comédie de ce début d'été
Comme d'habitude, à la même époque, beaucoup de comédies familiales et estivales déboulent sur les écrans. Et comme d'habitude, toutes ne valent pas le détour. Par exemple : la comédie la plus chère de la semaine est celle de Laurent Tirard, Les vacances du petit Nicolas. Et il faut le dire, elle est décevante, en deçà du premier volet des aventures de l'écolier de Sempé et Goscinny - qui n'était déjà pas extraordinaire, même s'il avait réuni plus de cinq millions de spectateurs. Là, en sus du coté un peu désuet et suranné des décors, on observe un manque de fluidité dans ces vacances en bord de mer, trop de clichés, de numéros d'acteurs, de gags éculés sur le thème de la crise conjugale ou de la belle mère encombrante.
Du coté de ces comédies, celle de Pascal Rabaté tire son épingle du jeu. L'auteur de bande dessinées, qui était déjà passé derrière la camera avec Les petites ruisseaux, puis Ni a vendre ni a louer , impose un univers singulier et poétique.
L'histoire à la base est pourtant assez mince : un homme un peu "à la ramasse", un commercial adepte des petites combines, un père divorcé et frustré de ne pas assez voir sa fille, un fils d'immigré souvent en colère, bref un homme pas très bien dans sa peau. Mais il va profiter d'une rencontre amoureuse, et du passage dans sa ville du triathlon de l'été, un genre d'Interville, pour se reprendre en main et relever la tête.
C’est une fable humaine et sentimentale, assez simple, mais qui a le mérite de s'inscrire dans des décors inattendus, dans ces quartiers périphériques des villes de province, ces zones souvent oubliées, et que Rabaté filme avec beaucoup de poésie, de tendresse et d'humour.
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