Exposition : le peintre hollandais Jacobus Vrel, précurseur et non pas suiveur de Vermeer
C’est un peintre récemment sorti de l’ombre. Les œuvres du Hollandais Jacobus Vrel, souvent attribuées à Johannes Vermeer, sont à découvrir à Paris à la Fondation Custodia jusqu’au 17 septembre. L'exposition se nomme Jacobus Vrel, énigmatique précurseur de Vermeer.
On ne connaît ni la date de sa naissance, ni celle de sa mort et on ne sait rien de l’importance de son atelier. Jacobus Vrel reste un mystère, malgré le travail de recherche mené à l’occasion de l’exposition de la Fondation Custodia. Ses tableaux, 44 identifiés à ce jour, figurent pourtant dans les plus grands musées et dans de prestigieuses collections privées. La Fondation Custodia en a réuni 22 ainsi que l’unique dessin de l’artiste.
Certains tableaux rappellent de façon troublante Johannes Vermeer. C’est le cas de Scène de rue avec une boulangerie près d’un rempart, conservé à la Kunsthalle de Hambourg. "Il est entré dans la collection du musée à la fin du XIXe siècle comme un Vermeer", raconte Cécile Teinturier, commissaire de l’exposition. "Quand on voit la façon dont Vrel a représenté cette vue de ville, on pense tout suite à la ruelle de Vermeer qui se trouve au Rijksmuseum à Amsterdam".
La science au service de l’histoire de l’art
Pour tenter de percer les mystères de l’œuvre de Jacobus Vrel, ses tableaux ont fait l’objet d’analyses dendrochronologiques pour dater les panneaux de bois sur lesquels ils sont peints. "On pensait que Jacobus Vrel s’était inspiré de Vermeer ou de Pieter de Hooch, mais les analyses ont montré qu’il a peint beaucoup plus tôt, presque trente années plus tôt que ce qu’on pensait, donc Jacobus Vrel n’est pas du tout un suiveur mais bien un précurseur de Vermeer et de tous ces peintres si connus du siècle d’or", explique la commissaire de l’exposition.
Jacobus Vrel représente des vues de villes et des scènes d’intérieurs. On ne lui connaît qu’un seul paysage, authentifié grâce à l’exposition, après avoir été attribué depuis le XVIIIe siècle à l’artiste d’origine allemande Johannes Lingelbach. Si l’atmosphère de ses tableaux est proche de celle des œuvres de Vermeer, sa palette de couleur monochrome est bien différente et son travail est très singulier comme dans la scène d’intérieur Femme saluant un enfant à sa fenêtre.
"Il représente un intérieur avec très peu d’objets et vous avez une femme assise sur une chaise qui est presque en train de tomber et qui observe par une fenêtre sombre un enfant un peu fantomatique, dans l’obscurité. La femme est vue de dos, l’enfant lui-même est à peine visible, donc c’est extrêmement intrigant et c’est quelque chose qu’on ne voit jamais dans l’art hollandais", décrit Cécile Teinturier.
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