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"Géronimo" : le rythme et la fureur

Avec "Géronimo", le cinéaste Tony Gatlif nous embarque dans un quartier de banlieue mis à feu et à sang par une guerre des clans sur fond de flamenco et de hip hop. Un film à voir pour son énergie et sa colère libératrice.
Article rédigé par Anne Chépeau
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
  (Géronimo, un drame musical contemporain franchement libérateur / Capture d'écran)

Tony Gatlif n'a jamais été un adepte des sujets tièdes ou des héros mutiques. Cela fait longtemps que, dans ses oeuvres,  les personnages sont hauts en couleur, et que la musique envahit l'écran, la musique de ses origines notamment, la musique tsigane dans Latcho Drom ou Gadjo Dilo , ou le flamenco espagnol dans Vengo .

Cette fois encore, la musique est partout, gitane, turque, urbaine, opératique. Elle est convoquée sous toutes ses formes pour accompagner Geronimo, le personnage principal du film, une éducatrice de rue plongée dans une guerre des clans rageuse qui va embraser le quartier dont elle s'occupe. L'histoire d'une guerre entre une communauté turque et une communauté gitane suite à la fugue de deux ados amoureux et libres.

On a construit la musique pour montrer la violence à travers la musique et non pas à travers les coups ou les morts

Et même si les personnages sont parfois dessinés à l'emporte-pièce, et si les sentiments frôlent l'outrance, c'est le chant de liberté qui s'échappe de ce film qui l'emporte, contre la violence, contre les mariage forcés, contre les vieilles haines communautaires et les archaïsmes religieux. Geronimo est  un cri pas toujours controlé mais franchement libérateur, un drame musical contemporain dans lequel la musique et la danse peuvent tout exprimer, ou tout transformer, l'amour comme la violence.

 "Je savais qu'on allait entrer dans la fournaise , explique Tony Gatlif, et que dans cette fournaise, il y allait y avoir des morts, comme dans "West side story" ou "Roméo et juliette". Dès qu'on touche à un amour impossible, on va tout de suite vers la galère. Et je me disais qu'il ne fallait pas que je montre cette violence parce que je suis un non-violent, que je déteste la violence, que ça me dégoute. Donc on a construit la musique pour montrer la violence à travers la musique et non pas à travers les coups ou les morts ".

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