"Henri", le nouveau film de et avec Yolande Moreau
Henri c'est aussi l'histoire d'une rencontre entre le patron
d'un restaurant en Belgique passionné de pigeons et un papillon blanc, une
jeune femme autiste à l'insatiable envie de vivre. Un duo interprété par Pippo
Delbono et Candy Ming, aperçue notamment dans Mammouth . L'histoire a mis neuf
ans à prendre forme dans la tête de Yolande Moreau.
"Elle était chiante, mais je l'aimais bien ",
explique Henri après la mort soudaine de sa femme, interprétée par Lio. Henri a
le coeur atrophié, n'a plus goût à rien et n'a plus de sentiment. Mais Rosette,
pensionnaire du foyer local pour handicapés mentaux, va venir l'aider au restaurant
et petit à petit, rallumer la flamme.
Pippo Delbono est touchant, très juste dans ce rôle de gros
ours complètement paumé. Henri ne sera pas le film le plus drôle de l'année, ni
même le plus bavard.
On n'éclate pas de rire c'est certain, même si quelques séquences
sont pleines d'humour. Pour le reste c'est un film de taiseux. L'essentiel des
dialogues se fait avec l'objectif de la caméra, dans la construction des scènes.
Henri est un film du quotidien ordinaire, touchant comme
Yolande Moreau sait le faire. Elle explore les fêlures de l'humain sans tomber
dans le pathos, sans juger. On pourra regretter parfois une certaine lenteur,
mais cette lenteur est assumée et inhérente à l'existence des personnages. La
comédienne Candy Ming fascine toujours autant par sa présence, et derrière son
personnage, en toile de fond, il y a cette question du regard de la société sur
les handicapés, sujet là aussi traité sans condescendance.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.