"L'affaire SK1" : la longue traque de Guy Georges
Après Cédric Anger qui s'intéressait à l'affaire du tueur de l'Oise dans La prochaine fois je viserai le coeur , ou Cédric Kahn qui s'inspirait de l'affaire Fortin dans Vie sauvage , Frédéric Tellier, avec L'affaire SK1 (serial killer numéro un), retrace la longue traque qui a conduit à l'arrestation de Guy Georges, ce tueur en série qui a sévi pendant près de huit ans dans la capitale, et le cinéaste fait le choix du réalisme. Il alterne les scènes d'enquêtes et les scènes de procès, dans un style presque documentaire. La reconstitution est très détaillée, minutieuse, presque même trop appliquée pour vraiment entretenir la tension ou le trouble. Mais ce film a le mérite de se placer du côté du travail de la police et de la justice, et trouve son intérêt dans cet éclairage sur ce travail de l'ombre, avec tout ce qu'il comporte de doutes, de découragement, de colères, d'obstination aussi.
Des questions sans fin sur l'être humain
Les deux têtes d'affiche du film sont d'ailleurs, à l'écran, policier et avocate : Nathalie Baye et Raphaël Personnaz se sont passionnés pour cette histoire, qui, et c'est sans doute la raison pour laquelle les faits divers intéressent autant le cinéma, pose des questions sans fin sur l'être humain, sur notre impuissance aussi face aux prédateurs. Pour Nathalie Baye, "on est face à quelque chose de tellement insupportable et incompréhensible que ça nous interroge et nous questionne ". Raphaël Personnaz souligne lui que "le mal frappe à n'importe quel moment et le film montre ça : des hommes faibles face au mal. Qu'est-ce qu'on est face à la mort qui frappe au hasard? on est tous désarmés face à cela ."
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