"La flûte enchantée" vue par Simon Mc Burney
A l’intérieur du Grand Théâtre de Provence, Simon Mc Burney a invité tous les techniciens intermittents du spectacle à le rejoindre sur scène avant d’exprimer son soutien et le public les a applaudis.
Triomphe pour sa vision de La flûte enchantée . Simon Mc Burney, immense metteur en scène de théâtre, jubile en montant cette œuvre très théâtrale. Il y a beaucoup de textes, de récitatifs, il y voit l’influence de Shakespeare, allège le propos de Mozart sur la franc-maçonnerie et, génie de l’artiste, donne un sens politique en phase avec l’actualité du moment.
Il montre toute l’architecture de sa mise en scène et ceux qui la font. Très peu de décor, essentiellement un immense plateau de bois accroché à des câbles et manipulé dans tous les sens. Simon Mc Burney a fait rehausser la fosse d’orchestre : on voit les musiciens, les bruiteurs sont sur scène, tout comme l’artiste qui dessine à la craie sur un tableau et dont les images sont projetées en fond de scène. Il s’est demandé ce que Mozart avait vécu à la création en 1791 à Vienne.
Une vision particulière
Dans cet opéra qui est à la fois une histoire d'amour et un rite initiatique la reine de la nuit est souvent vue de façon manichéenne, mais Mc Burney est un petit malin. Il lui accorde, à la fin, une rédemption qui n'est guère dans le livret alors qu'il l'a montrée au début en fauteuil roulant, sorcière pleine de haine contre Sarastro. Ce qui donne le frisson, c'est ce moment précis où la soprano russe Albina Shagiburatova passe du théâtre à l'opéra, du texte au chant.
Il y a aussi dans ce tourbillon de magie, le chœur des trois enfants maquillés en vieillards version Gollum dans Le seigneur des anneaux , Pamino et Pamina suspendus, volants dans le feu, nageant dans l'eau et un final sublime où tout l'orchestre se lève, explosion de bravos... Que du bonheur.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.